Comment savoir quand on est au top ?

La réponse est simple : on ne peut pas. Mais quand on se pose la question, c’est généralement qu’il est trop tard.

Quand on est en pleine effervescence et ce qu’on pourrait appeler le « sommet de la gloire », on a plus envie de kiffer et d’enchainer les podiums que s’arrêter et se dire « Et mais dis-donc, je serais pas à mon apogée là ? »
Difficile de s’auto-juger et de définir sa propre évolution. Savoir si on est sur la pente ascendante de sa carrière, à son point culminant ou carrément sur sa fin. Il est d’ailleurs quasiment impossible de le dire sans l’aide de personnes extérieures qui sauront jauger, par expérience, à quel niveau on est.
En ce qui me concerne, je regardais une vieille vidéo de moi qui date de 2007 et je me suis dit que je n’avais plus ce niveau aujourd’hui. Après réflexion, je pense que vers les années 2008-2010, je devais être au top de mon niveau et qu’ensuite, l’âge et les blessures aidant, ça n’a fait que se détériorer jusqu’à la fatale régression. Mais En 2008, à aucun moment je me suis dit que j’étais sur la plus haute marche de ma vie de rider et qu’ensuite, ce serait l’inévitable dégringolade.  Et pourtant, certains y arrivent et profitent de cette réflexion pour s’arrêter et ainsi laisser un bon souvenir.
Doit-on s’arrêter au top ou accepter la déchéance ? En voilà une bonne question ma petite dame mais si la fin programmée est inéluctable, on a aussi le droit de vouloir en profiter jusqu’au bout. Au risque de faire le tour de trop mais quand on fait ce style de sport, le risque, on gère un peu.
Quand on part rider pour garder son niveau au lieu de progresser, c’est un bon indice qu’on a déjà dépassé la date limite depuis belle lurette.
Mais peut-on honnêtement se dire qu’on est arrivé au bout du chemin et qu’on n’ira pas plus loin ? Evidemment que non et par défi, on continuera toujours de tenter de repousser encore et encore nos propres limites. Et à part quelques rares exemples, l’âge est aussi à prendre en compte car en général, après 40 ans, ça commence à prendre l’eau toute cette histoire.

Accepter l’obsolescence de la vie et fuir la stagnation pour ne pas régresser. Profitez de la poésie du mouvement jusqu’au bout, quoi qu’il en coûte. Parce qu’il n’y a rien de plus triste que se dire qu’on ne fera jamais mieux et que le meilleur est derrière nous.
S’arrêter au top n’est utile uniquement que si l’on veut laisser une bonne image et des bons souvenirs aux autres. Ce qui peut être compréhensible si on veut changer ou orienter sa carrière et surfer sur sa notoriété pour une reconversion. Là on comprend bien, sinon autant tenir le plus longtemps possible, même si on termine ringard, voire has-been aux yeux des autres.
Prenez Matthias Dandois par exemple. Ça fait bien longtemps qu’il n’est plus à son plus haut niveau mais il continue d’en profiter et même de remporter des contests donc heureusement qu’il ne s’est pas arrêté quand il était au sommet. Il vit en ce moment la meilleure période de sa vie mais en a t-il vraiment conscience ?

Cet article aura eu comme objectif de vous faire poser cette question qui n’est pas si importante que ça mais permet de statuer un peu sur son parcours et voir où on veut se diriger. Une analogie, un parallèle facile à faire avec la vie. On nait, on grandi, on évolue puis on régresse et on meurt. C’est inévitable et il faut aussi savoir vivre avec cette pensée que la fin approche et que rien ne pourra changer ça.

Geraldine Fasnacht by Pressesports

 

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Photo du haut : Matthias Dandois by Mayol