Originaire de la somptueuse île de la Réunion, Alice Lemoigne s’est rapidement imposée dans l’univers des sports nautiques dès le plus jeune âge. Actuelle championne du monde de longboard, la réunionnaise cumule un impressionnant palmarès alors qu’elle n’a que 23 ans. 5 fois championne d’Europe et de France, Alice est aussi et surtout ambassadrice pour la cause des femmes dans le sport. Très impliquée dans cette démarche, la championne de longboard soutient les associations qui luttent pour ces valeurs et n’hésite pas à les mettre en avant lors des événements internationaux. Son combat se porte aussi autour d’activités environnementales pour son île natale et bien d’autres choses encore qu’elle nous explique dans cette interview :
Que pourrais-tu dire de toi en quelques mots ?
Je m’appelle Alice Lemoigne, j’ai 23 ans je suis surfeuse professionnelle. J’ai commencé le surf à l’île de la Réunion sur la plage des Roches Noires à 6 ans et depuis l’âge de 10 ans, je fais de la compétition.
Tu as commencé le surf à 6 ans puis tu as bifurqué sur le longboard à 12 ans, pourquoi ce choix ?
Exactement, je me suis dit que faire du longboard allait me faire progresser pour le surf, puis j’y ai réellement pris goût. J’ai ensuite commencé à faire des compétitions, les résultats étaient bons, j’ai donc continué dans cette fabuleuse discipline. J’aime tellement les sensations que me procure le longboard, cette légèreté qui pourrait nous faire penser qu’on marche sur l’eau.
Quel parcours et quel palmarès alors que tu n’as que 23 ans, comment expliques-tu cela ?
Merci c’est gentil, je suis vraiment fière de ce que j’ai pu faire comme résultats et toutes les expériences que j’ai pu avoir. Depuis que j’ai commencé les compétitions, je me suis toujours fixé les objectifs que je voulais atteindre et je me suis donné les moyens pour y arriver. Il n’y a pas de secret, l’entrainement, l’entrainement, l’entrainement !
De quel titre tu es le plus fière et pourquoi ?
Deux titres dont je suis vraiment fière, c’est celui de championne d’Europe à 16 qui m’a permis d’entrer sur le tour professionnel l’année qui a suivie. Et le deuxième c’est celui de championne du monde évidemment en Juin 2019 à Biarritz avec l’équipe de France. Je me souviendrais à vie d’avoir gagné devant ma famille et aussi devant le public français. Quel moment de partage incroyable, que du bonheur. J’ai pu avoir 3 titres de champion du Monde par équipe, relais et individuel.
Tu es très attachée à ton île natale et on comprend bien pourquoi. Et pourtant, tu es venue t’installer quelques temps à Hossegor, comment ça s’est passé ?
Oui j’aime énormément mon île, d’ailleurs je suis revenu habiter à la Réunion depuis quelque temps. Pour être honnête, au départ cela a été un peu compliqué quand je suis arrivée dans le sud, surtout quand on ne connait pas l’hiver ahaha. Mais j’ai bien aimé mes années sur la côte, j’ai pu prendre de l’expérience et surfer tous types de vagues.
Tu retournes souvent à la Réunion ? Est-il possible d’y surfer en sécurité aujourd’hui pour toi ?
Oui je suis de retour à la Réunion et je surfe avec la vigie mais aussi avec un « Sharkshield » c’est un dispositif qui repousse les requins en envoyant un genre de décharge électrique (système qui est en partie subventionné par le gouvernement australien).
Comment se passe la vie à la Réunion pour les surfeurs maintenant ?
La plupart des surfeurs à la Réunion sont équipés de ce dispositif Sharkshield (ou un autre) pour pouvoir continuer à profiter de leur passion.
Tu es très attachée à la condition des femmes dans le sport et en dehors. Tu peux nous parler de ton combat ?
Oui je suis attachée au combat des femmes que ce soit dans le sport ou en dehors. J’ai été nommée aux trophées des femmes précieuses qui met en avant l’exploit des femmes dans tous les domaines. J’ai également pu être marraine lors de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes et je tiens à remercier la mission du CEVIF qui fait un travail exemplaire pour cette lutte. Je trouve ça important d’être impliquée et de mettre en avant des associations qui peuvent redonner espoir aux femmes, leur montrer qu’elles peuvent s’en sortir.
Être une femme dans ce sport, est-ce un avantage ou un inconvénient selon toi ?
Bien sur que c’est un avantage, je suis fière d’être une femme et de mettre en avant le longboard féminin à travers mes résultats mais également des valeurs que je porte, même si le longboard reste une discipline très peu médiatisée.
Le surf devient une discipline olympique, est-ce une bonne chose pour toi ?
Oui c’est super, je suis contente. Ça va mettre en avant notre discipline et on a de super athlètes français qui vont nous représenter. Même si le longboard n’est pas aux JO, j’espère qu’un jour on pourra nous aussi les faire.
Vis-tu aujourd’hui de ta passion ? Comment ça se passe avec tes sponsors ?
Oui je vis en partie du Longboard, j’ai de la chance d’avoir des sponsors qui me suivent et je les remercie. Je viens d’obtenir un contrat avec « Red by Sfr » comme sponsor principal donc c’est une excellente nouvelle.
Quel conseil donnerais-tu à une jeune surfeuse ?
D’essayer le longboard et de croire en ses rêves.
Comment se passe ton entrainement ?
Je m’entraine à la salle pour le physique avec un coach et j’ai aussi des entrainements de Surf où on utilise pas mal la vidéo pour comprendre les erreurs qui ont pu être commises. Je me suis aussi mise au yoga afin de me vider l’esprit.
Es-tu tentée par le surf de gros comme Justine Dupont ?
J’apprécie particulièrement les grosses conditions, mais ce n’est pas pour autant que je serais intéressée par du surf de gros. J’adore regarder Justine Dupont, ce qu’elle fait est surréaliste pour moi, la prise de risque est grosse et moi j’ai quand même peur de ça ahahha.
Que fais-tu quand tu ne surfes pas ? Tu as d’autres passions ?
Je travaille dans une collectivité territorial (TCO), nous réalisons les démarches pour obtenir le label ODYSSEA BLEU, je sensibilise la population au travers d’événements autour des activités nautiques mais aussi environnementales.
Quels sont tes projets maintenant ?
Mes projets sont de mettre en œuvre ces évènements car c’est un sujet important qui a une place principale dans notre avenir à tous.
Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
Au niveau sportif bien sur, d’avoir les mêmes titres que les autres années et celui de championne du Monde WSL celui dont je fais ma priorité.
Des personnes à remercier ?
Mes remerciements vont tout d’abord à ma famille, mes sponsors : Red by SFR, Ravate, à la Région Réunion, Creps, IRT, Eq Love, Ocean Earth, Nixon mais également à toutes les personnes qui me soutiennent chaque jour, et bien évidemment à toutes les personnes du TCO …
