Les sports extrêmes et les Jeux Olympiques

Qu’on se le dise, les Jeux Olympiques constituent désormais the place to be pour les riders du monde entier, à l’image des célèbres X Games, traditionnellement considérés comme les J.O. des sports extrêmes.

Depuis quelques années, les J.O. accueillent en effet au sein du village olympique de plus en plus d’athlètes pratiquant des sports extrêmes. Les Jeux servent alors d’incontestable vitrine pour les riders et leurs disciplines, eu égard à l’audience phénoménale de cette compétition phare. Ainsi, à titre d’exemple, ce sont pas moins de 41,5 millions de Français – 72% des Français – qui ont regardé au moins une minute des Jeux Olympiques de Pyeonchang 2018.  Parmi eux, 57% des 4-14 ans, selon France Télévisions. Une aubaine pour les sports extrêmes, dont la démocratisation est incontestablement accélérée grâce à ces retransmissions à grande échelle. Une aubaine, également, pour les têtes pensantes du Comité International Olympique et les organisateurs locaux des Jeux, qui trouvent avec les sports extrêmes une formidable opportunité de rajeunir leur audience et de démultiplier les retombées des J.O.
Les Jeux Olympiques jouent ainsi de plus en plus la carte des sports extrêmes, mais l’histoire d’amour a débuté il y a déjà plus de trente ans !

Tout débute en 1988 avec l’entrée en lice du ski acrobatique aux Jeux de Calgary, en sport de démonstration. Au menu, des épreuves de sauts, de bosses et d’acroski (ballet à skis). Les Français parviennent d’ailleurs à remporter plusieurs médailles : Edgar Grospiron empoche le bronze aux bosses, Raphaëlle Monod obtenant l’argent chez les femmes. Didier Méda termine deuxième dans l’épreuve de saut, Christine Rossi s’imposant en acroski.
En 1992, la France brille aux Jeux Olympiques : Edgar Grospiron devient le premier champion olympique du ski de bosses, à Albertville, tandis que cette même année à Barcelone, Franck David devient le premier français champion olympique de planche à voile !
Autre grande échéance, en 2010 : les épreuves de cross déboulent aux Olympics de Vancouver, Tony Ramoin et Déborah Anthonioz montant sur le podium en snowboard. L’édition 2014 voit l’arrivée du ski halfpipe et du ski slopestyle en tant que disciplines officielles des Jeux de Sochi, et les médailles se multiplient pour le clan France. Les Jeux de Sotchi sont ainsi marqués par le triplé de Jean-Fred Chapuis, Arnaud Bovolenta et Jonathan Midol en skicross, la place de vice-championne olympique de Marie Martinod en halfpipe et la troisième place de Kevin Rolland, toujours dans le pipe. Pierre Vaultier devient champion olympique en snowboardcross, Chloé Trespeuch s’adjugeant le bronze.

A Rio 2016, la windsurfeuse Charline Picon devient championne olympique de planche à voile RS:X, douze ans après le sacre de Faustine Merret (Athènes 2004), Pierre Le Coq s’emparant du bronze huit ans après la médaille de Julien Bontemps (Pékin 2008). 
Les Jeux d’hiver de Pyeongchang 2018 offrent aussi un beau bilan aux riders français : Perrine Laffont est sacrée championne olympique en ski de bosses, tandis que Marie Martinod (vice-championne olympique en ski halfpipe), Pierre Vaultier et Julia Pereira de Sousa-Mabileau (respectivement champion olympique et argentée en snowboardcross) font également briller le compteur de médailles de la France ! Dans le même temps, Shaun White et Chloé Kim écrivent l’histoire en snowboard halfpipe, tout comme David Wise sur ses spatules…

Enfin, à l’occasion des Jeux de Tokyo 2020 (organisés à l’été 2021), les sports extrêmes ont débarqué en force avec du BMX Freestyle Park, de l’escalade, du skateboard street et park et du surf ! En surf justement, on retiendra les sacres olympiques de Carissa Moore et Italo Ferreira, le Français le plus performant – Michel Bourez – ayant été battu en quarts de finale par le Brésilien Gabriel Medina, multiple champion du monde. Jérémy Florès, Pauline Ado et Johanne Defay ont prématurément été éliminés, en huitièmes de finale. Nul doute qu’ils auront l’esprit revanchard, avec en ligne de mire les Jeux Olympiques de Paris 2024 qui se dérouleront sur la mythique vague de Teahupoo, à Tahiti…

En windsurf, Charline Picon et Thomas Goyard sont repartis avec de superbes titres de vice-champions olympiques, derrière la Chinoise Yunxiu Lu et le Néerlandais Kiran Badloe mais avec un beau sentiment du devoir accompli. Charline Picon est d’ailleurs devenue la première française double médaillée olympique de l’histoire de la voile. 
En BMX Freestyle Park, l’Australien Logan Martin et la Britannique Charlotte Worthington (qui a posé des figures XXL, notamment un 360 Backflip jamais réalisé par une femme en compétition !) ont régné en maîtres, Anthony Jeanjean se classant septième. 
Les Japonais ont livré, quant à eux, une démonstration en skate, avec trois médailles d’or sur quatre possibles ! Les héros et héroïnes furent ainsi Yuto Horigome, Momiji Nishiya (âgée de seulement 13 ans) et Sakura Yosozumi, l’Australien Keegan Palmer survolant la compétition en park. Signalons les places de finalistes des Français Vincent Matheron (7e en park), Aurélien Giraud (6e en street) et Vincent Milou (4e en street), Madeleine Larcheron et Charlotte Hym ayant été éliminées prématurément.

Alberto Ginés Lopez est pour sa part devenu le premier champion olympique de l’histoire de l’escalade (proposée sous la forme d’un combiné vitesse/difficulté/bloc), Mickael Mawem terminant cinquième de la finale. Chez les femmes, c’est la Slovène Janja Garnbret qui a remporté le combiné, la Française Anouck Jaubert se classant sixième en finale.

Last but not least, Pékin 2022 introduira du big air féminin et masculin, Paris 2024 célébrant l’arrivée du kitesurf (épreuves de kitefoil hommes et femmes). À noter également que l’épreuve du parkour-freerun sera en démonstration aux Jeux de Paris et en discussion pour une médaille aux JO de Los Angeles 2028, ainsi que le BMX Freestyle flatland. Le courant « extrême » n’est donc pas prêt de se tarir aux Jeux !

Photo du haut © Pressesports

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