Rider : quel âge limite ?

Ça vieillit comment un rider ?

Les sports de glisse sont assez récents et pour beaucoup, on en est qu’à la première génération donc on ne sait pas encore très bien comment vieillissent les riders.
C’est un peu comme le téléphone portable. Si ça se trouve, dans quelques années, on nous dira qu’en fin de compte, toutes ces ondes n’étaient pas bonnes pour la santé et qu’on a tous développé un cancer du cerveau. On ne connait pas encore les répercussions sur notre santé, comme pour le vaccin contre le Covid qui va peut-être nous transformer en zombie mais dans le doute, on prend quand même le risque.
 Concernant les sports extrêmes, on verra bien mais pour l’instant, ça va à peu prés… À part ce satané virus du ride, qui a encore du mal à s’éteindre mais il n’existe pas de vaccin pour celui-là.

À presque 50 ans et 35 ans de ride, je pourrais presque commencer à faire un petit bilan de santé mentale et physique. Alors oui, on vieillit et pour ça, on ne peut pas lutter, il n’y a aucun remède. La vue de près est impossible sans lunettes après 40 ans, on perd ses abdos et ses cheveux mais tant qu’on ne perd pas sa motivation, tout va bien.
Le corps a moins de tonus et de réflexes passé 45 ans donc on ride moins vite et on fait un peu plus attention à ce qu’on fait.
La tonicité en moins et des prises de risque de plus en plus contrôlées mais l’envie est toujours présente.
Certains amis me disent qu’avant, ils allaient rider pour apprendre des nouveaux tricks alors que maintenant, ils y vont pour ne plus perdre les anciens.   Les tricks mettent parfois du temps à venir quand tu es jeune mais ils mettent dix fois moins de temps à partir quand tu es vieux !  Et d’ailleurs, s’il y avait des tricks que tu rêvais de faire et que tu n’as jamais réussi, c’est maintenant ou jamais parce que s’ils ne sont pas venus quand t’avais 30 ans, ils viendront encore moins à 50 !

On part rider dans l’espoir de réussir ce qu’on sait déjà faire et c’est déjà pas mal. On tape sur les tricks faciles au départ et on se rend compte que même pour ceux là, on galère alors on oublie les gros tricks qu’on voulait tenter et on se contente de replaquer ceux qui veulent bien passer. 
La mort nous guette mais il faut l’accepter et vivre avec. On ne peut pas être et avoir été il parait.   Mais il ne faut pas s’avouer vaincus pour autant et si Rocky a pu remonter sur le ring à 60 ans et battre un jeune champion de 25 ans, alors vous le pouvez aussi avec un peu de détermination et l’oeil du tigre !
Perso, à chaque fois que je vais rider ou que je fais un show, je me dis que c’est peut-être la dernière fois que je monte sur un bike et puis il y a toujours une autre session mais un jour ce sera vraiment le cas et faut y être préparé.
On n’est jamais trop vieux pour rider mais on devient vieux quand on arrête de rider d’après Jay Adams. Le pire qui puisse arriver n’est pas qu’un tricks devienne trop dur à apprendre mais que la flamme s’éteigne. Quand on perd le feu sacré, la fin du match n’est pas loin et faut aussi l’accepter. On ne va pas se mentir les amis, à cinquante ans, le meilleur est derrière nous. Et on a quoi devant ? Un corps en vrac et de la nostalgie dans la tête.

Comment reconnaitre qu’on commence doucement à être vieux ?
Et bien quand on commence à critiquer les nouveautés et qu’on préfère regarder les bonnes vieilles vidéos old school… Et je dois avouer qu’aujourd’hui, je prends plus de plaisir à revoir les runs des années 90 que ceux des riders modernes. J’ai l’impression que les jeunes riders font tous la même chose et c’est barbant. Je m’emmerde à les regarder tourner en rond et pourtant, si je dois vraiment être objectif, les riders old school faisaient eux aussi tout le temps les mêmes tricks et suivaient les tendances. C’est juste que la nostalgie l’emporte et c’est le signe qu’on devient sénile.

La peur de tomber peut jouer car on ne se remet pas aussi facilement d’une chute et d’une grosse blessure après 40 ans, c’est normal. Mais la peur du regard des autres est bien pire. Quand on croise un type et tu sens la pitié dans son regard, on se dit qu’on a peut-être passé l’âge de faire des conneries sur un bike ou une board. Et qu’on est presque ridicule à s’acharner seul sur ce parking ou ce module alors que rien ne nous y pousse vraiment. Et quand je dis rien, c’est vraiment rien car à 50 ans, on n’a plus de sponsors qui t’oblige à faire des podiums et surtout on a une famille qui te regarde bizarrement. Oui parce qu’un père de famille est difficilement crédible quand il se casse la gueule toutes les deux minutes sur un vélo d’enfant…

La vraie question à se poser est de savoir si on prend encore du plaisir à rider ou si ce n’est pas juste devenu une vielle habitude. Et il faut aussi savoir être honnête avec soi même.  Le ride et l’adrénaline sont des drogues dures et on ne s’en défait pas comme ça. Le petit vélo (ou skate ou surf ou ce que vous voulez) tourne en boucle dans la tête dès qu’il fait noir et les idées arrivent de partout car c’est ancré dans notre esprit pour la vie.
Cet engin de glisse qui vous suit depuis des décennies a aussi le mérite d’être votre plus fidèle ami, celui qui ne vous a jamais trahi ou trompé malgré les années. Impossible de citer les milliers d’anecdotes et histoires liées à votre sport depuis trente ans mais tout est là, bien au chaud dans votre tête et pour en revivre encore un peu et prolonger l’aventure, alors on sort le bike ou la board et on continue le rêve. Et tant que le corps le permettra, le rêve continuera, quels que soient les obstacles que la vie mettra sur votre chemin. Rien n’arrête la passion. 

Voir notre article sur les quadras du ride