L’hiver est particulièrement froid cette année (surtout en Amérique du nord) et il faut avouer que tout ça ne nous encourage pas vraiment à sortir la board…
En règle générale, les températures négatives ne nous donnent pas très envie d’aller affronter les éléments. S’il s’agit de ski ou de snowboard, la question ne se pose pas mais pour les sports nautiques, c’est une autre affaire. L’eau gelée n’est pas ce qui se fait de plus agréable quand on a envie de s’amuser un peu. Et pourtant, les conditions de surf sont souvent meilleures en hiver. Voici quelques éléments et arguments qui vous prouvent que c’est de loin la meilleure saison.
– Si vous êtes un inconditionnel du boardshort et que nous ne pouvez pas rider autrement que torse nu, alors en effet, ça risque d’être compliqué. Dans une eau à 2°C, nous ne tiendrez que quelques minutes avant de mourir d’hypothermie et de vous transformer en Leonardo Di Caprio dans Titanic alors mieux vaut s’équiper.
Et justement, il existe maintenant des combinaisons intégrales étanches et surtout très épaisses. Jusqu’à 6mm d’épaisseur, les combi de nouvelle génération sont idéales pour la pratique des sports nautiques en eau froide. Avec de la laine et du carbone en plus, certaines combi en Néoprène ne laisseront entrer ni l’eau ni le froid et vous pourrez ternir des heures sur le line-up. Et vous ne serez même pas obligé de faire pipi dedans pour vous réchauffer…
Par contre, n’oubliez pas les gants, la cagoule, les bouchons d’oreille et les chaussons car la session ne durera que quelques secondes sinon. Il m’est déjà arrivé d’avoir la totale mais d’oublier les gants et au bout d’un quart d’heure, mes mains étaient gelées et bloquées donc fin de session. Si vous avez toute la panoplie pour surfer en eau froide, alors vous ne sentirez pas la différence si ce n’est qu’une combi 5/4 est forcément plus lourde (surtout mouillée) à porter.
– Si vous avez la phobie de l’eau froide, alors on vous a déjà concocté une séléction de destinations pour trouver des bons spots en hiver mais dans le cas contraire, les vagues sont en général plus puissantes et de meilleure qualité entre novembre et avril.
La houle est plus forte pendant la saison hivernale donc cette période est plutôt destinée aux riders confirmés car les vagues sont plus grosses. Vous n’êtes pas obligé d’aller affronter Nazaré mais sachez qu’un peu partout sur Terre, de belles vagues vous attendent si les intempéries ne vous font pas peur.
– L’avantage, c’est aussi que ça va vous faire voyager. Irlande, Norvège, Islande ou encore Nouvelle-Angleterre (USA), ces destinations vous offriront des moments de surf uniques car sur ces spots, l’eau est extrêmement froide.
On a pu voir une session sur des vagues glacées dans le Massachussets l’année dernière et nul doute que c’est une expérience qui doit marquer à vie. Vous vous imaginez surfer dans une eau à -11°C ? Et bien c’est maintenant possible car la technologie des équipements a évolué et ça vous permettra en même temps de visiter et de découvrir des pays somptueux.
– Surfer l’hiver dans des conditions extrêmes n’est certainement pas aussi réjouissant que dans une eau à 30° mais ça permet aussi de surfer toute l’année donc de maintenir votre niveau. Si vous hibernez comme la plupart des riders amateurs, alors vous aurez du mal à reprendre quand les températures seront plus clémentes et vous aurez surement un peu perdu aussi.
Garder un niveau constant permet aussi de ne pas régresser et même progresser un peu car les vagues sont plus grosses donc ça force à rider un peu plus fort aussi.
– Toute le monde le sait, le froid est vivifiant et il fait du bien à votre corps. Quand les températures sont négatives, la circulation sanguine s’accélère, stimule le système immunitaire et améliore votre système veineux. Et quand ça circule mieux, le gonflement des tissus diminue en cas d’entorse, foulures ou blessure. Ce qui peut être un bel atout si vous n’avez pas de trousse de secours.
On est plus endurant dans le froid et ça donne un bon coup de tonus, ce qui n’est pas à négliger quand on doit affronter des murs d’eau.
– Je ne dis pas que le rider est un solitaire mais c’est un avantage (surtout en surf, SUP ou bodyboard) d’être peu nombreux sur le line-up. Terminées les attentes de 20 minutes pour choper une vague car il faut d’abord laisser passer les locaux et les traditionnelles règles de priorité.
Quand l’eau passe sous la barre des 10°C, il est beaucoup plus facile de compter le nombre de surfeurs et de courageux sur les vagues. On prend donc plus de vagues et on progresse forcément plus car on ne passe pas la journée à taper la discute avec les potes assis sur la board en mode salon de thé en plein milieu de l’océan. Finis les slaloms entre les baigneurs et les enfants des écoles de surf qui ont choisi le même spot que vous. La mer vous tend les bras et pour une fois, il n’y aura pas foule sur le spot.
– Un des avantages à surfer aussi l’hiver est de continuer à entretenir son corps avec une activité physique. Et ne pas se retrouver dépourvu au mois de Mai en se disant qu’il ne reste que deux mois avant les vacances d’été et qu’on a 10kg à perdre ! La dinde et les chocolats des fêtes de fin d’année passeront plus facilement quand on sait qu’on va se dépenser physiquement après. Vous ne culpabiliserez plus devant une bonne raclette car une vraie session de sport vous attend. Surtout qu’avec le froid, on brûle plus de calories donc plus aucune excuse pour ne pas sortir la board et aller affronter les éléments !
– Déjà que les surfeurs ont en général une bonne image et qu’ils suscitent souvent l’intérêt du sexe opposé (osez dire le contraire), si en plus il s’agit d’une personne qui a bravé le froid pour assouvir sa passion, alors il passera pour un dieu Grec (ou une déesse). Le surf en eau gelée n’est pas destiné à tout le monde mais se la péter après, ça n’a pas de prix.
Les gens seront admiratifs de votre courage et votre détermination. Et parfois, il fait même meilleur dans l’eau qu’en dehors car la température de l’air est inférieure à celle de l’eau. Ça m’est arrivé il y a quelques jours en Normandie, j’étais seul à l’eau et je n’ai pas senti le froid du tout car il faisait plus chaud dans l’eau mais j’avais l’impression d’avoir marché sur la Lune auprès des gens qui m’ont vu sortir du spot…
– Ça permet d’apprécier encore plus la chaleur du foyer. Quand je suis en train de me les geler en attendant une belle vague, je pense à ce qui viendra après la session. Une bonne gaufre ou une soupe près de la cheminée avec un plaid sur les genoux. Je parlerais de ma session comme si j’étais un héros de la guerre mondiale en dégustant un bon café au lait.
Pas besoin de dire que vous avez évité une méduse tueuse ou fighté avec un requin car tout le monde sera attentif à votre discours vu que vous avez osé braver des éléments déchainés. Oui, vous l’avez bien mérité ce petit gouter au coin du feu et que tout le monde soit au petit soin pour vous maintenant…
– Mais si vous êtes un vrai passionné de surf, la question ne se posera même pas car quand on aime vraiment cette activité, rien ni personne ne pourra vous empêcher de la pratiquer. Le blizzard et la neige ne vous arrêteront pas car c’est dans votre ADN de rider et de dépasser vos limites.
– Quelques petits conseils tout de même : Le système de défense du corps humain protège en priorité les organes vitaux et principalement le coeur donc il récupère la chaleur du corps pour la recentrer sur cette zone. Ce qui fait que ce sont les extrémités qui morflent le plus et qui sont gelées en premier (les mains, les pieds, le nez…) donc évitez de rester immobile sur la board. Bougez et essayez de laisser vos mains sous vos aisselles pour les garder au chaud quand vous êtes assis sur la planche. De plus, surfer en eau froide demande plus d’énergie donc gardez en un peu en stock pour la sortie de l’eau et surtout pour vous changer. Car déjà qu’enlever sa combi sur le parking est une vraie tannée en temps normal, imaginez dans un froid polaire et sans aucune force !
Allez, bon courage et n’oubliez pas de bien boire avant et de vous échauffer quand même, c’est très important, surtout avec ces températures négatives.