Dans la famille de la glisse urbaine, le skate vient souvent en premier si on demande de citer un sport mais le BMX n’est pas très loin sur le podium. Et s’il est moins pratiqué que son cousin à roulettes, le BMX est de loin le plus respecté car c’est l’un des sports les plus difficiles qui existent avec un engagement total.
Vous avez choisi de faire du BMX et vous pouvez en être fier, voici pourquoi :
Origine et culture
Le skateboard et le BMX sont apparus quasiment à la même période (début des années 70) et au même endroit (Californie). Ils ont ont donc pas mal de point communs concernant leur origine et ont plus ou moins suivis la même évolution culturelle. La comparaison s’arrête là car si le but final est de s’amuser et de réaliser des prouesses avec un le vélo ou une planche à roulettes, ces deux sports n’ont pas été crées pour les mêmes raisons au départ. Le skate viendrait des surfeurs qui voulaient reproduire les sensations de glisse sur les vagues mais sur le bitume quand l’océan était calme tandis que le BMX vient de la moto. BMX signifie « Bicycle Moto Cross » et cette appellation vient de ses origines. Les enfants ou petits frères des pilotes de motocross avaient envie de reproduire l’activité de leurs aînés mais avec un vélo, sans moteur donc car ils n’avaient pas l’âge de monter sur une bécane. Le BMX apparut donc en premier sur des pistes de cross avec la discipline de la race (course). Petit à petit, le freestyle est arrivé et s’est installé car les riders voulaient réaliser des figures et acrobaties sur ces bosses et dans la rue. Les premiers tricks sont arrivés très vite avec le wheeling (roue arrière), pogos (rebonds sur une roue) et les sauts dans les bois ou sur des rampes (ou dans des piscines vides).
Ce sport a été popularisé et dévoilé au public international principalement grâce à un certain Steven Spielberg et son film ET l’extra-terrestre sorti en 1982 qui montrait une bande d’ado sauvant un alien grâce au BMX.
Aujourd’hui il existe plusieurs disciplines du vingt pouces.
La Race : une course de vitesse sur des bosses en terre
Le park : des tricks sur des modules spécifiques dans un skatepark
Le street : des tricks mais dans la rue et ce coup-ci c’est au rider de s’adapter au mobilier urbain
Le dirt : des tricks sur des grosses bosses en terre
Le flatland : des tricks sur un sol plat avec au moins une roue par terre.
Un des premiers avantages du BMX, c’est qu’on peut le pratiquer un peu partout.
Pas besoin de vagues, de neige, de montagne ou de rivière. Il suffit juste d’avoir envie de rider et on sort le bike. Evidemment s’il pleut c’est moins drôle et ça encourage rarement à partir rider mais ce n’est pas impossible. Le street peut se pratiquer dans n’importe quelle ville du moment qu’il y a des murs, des escaliers, des bancs et des toits et le flat peut être pratiqué sur n’importe quel sol du moment qu’il est plat. Un rider qui a un spot couvert près de chez lui peut donc pratiquer toute l’année et progresser très vite.
Et justement, progresser devient vite une philosophie et permet de rester jeune toute sa vie.
L’envie d’apprendre, de se sentir plus fort et plus grand devient rapidement addictif. La différence avec d’autres sports traditionnels c’est qu’on n’a jamais fini de progresser avec les sports de freestyle car il y a toujours une nouvelle manœuvre ou un nouveau trick à apprendre. En fin de session, il faut toujours se demander si on a progressé et en principe c’est souvent le cas car c’est l’essence même du BMX et des autres sports urbains. Déjà le sport, ça permet de rester jeune dans son corps mais les folies qui vont avec le ride permettent de rester jeune aussi dans son esprit. Et si au bout d’un moment votre corps finissait par vieillir, votre mental lui, aura toujours 20 ans ! Etre vieux (ou jeune) n’a rien à voir avec l’âge en fin de compte.
L’idole, c’est toi
On va pas se mentir, ce sport est assez dur, l’un des plus durs qui soient d’ailleurs. Le BMX requiert beaucoup d’équilibre et d’agilité mais demande aussi beaucoup de concentration, de détermination et de courage et tout le monde n’a pas tout ça dans sa besace. L’avantage d’être peu nombreux à pratiquer un sport c’est qu’on peut vite se démarquer du moment qu’on est motivé et un peu doué. Si on prend l’exemple de Matthias Dandois, on l’a vu réaliser ses premiers tricks timidement et deux ans après, il battait les meilleurs du monde et ses idoles en compétition. Un cas à part mais il y a d’autres exemples donc si vous vous en donnez la peine, le sommet n’est pas si loin comparé aux autres sports où il faut dépasser des milliers d’adversaires pour faire ses preuves.
Le BMX est un sport extrême, c’est à dire que c’est une pratique qui comporte des risques assez importants. Et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’on porte des protections car les chutes sont fréquentes et parfois douloureuses. Les sensations sont folles quand on a réussi à replaquer un trick de folie mais il faut accepter aussi que le risque de se retrouver par terre est plus qu’envisageable. Le point positif et la leçon à en tirer c’est qu’on apprend à tomber mais surtout à se relever. Et savoir se relever est une qualité qui vous aidera dans la vie, quel que soit le domaine. Ne pas avoir peur de tomber c’est aussi savoir prendre des risques et ce n’est pas pour rien qu’on retrouve des grands riders à la tête de grosses entreprises car quelqu’un qui sait se relever n’a pas peur d’entreprendre. Le risque fait partie de la vie et il faut savoir jouer avec lui et tenter des choses pour avancer.
Le principe le plus fondamental du BMX mais aussi de tous les autres sports extrêmes est le dépassement de soi. En tant que prof, c’est la première chose que j’apprend à mes élèves. Le but est de trouver sa limite et d’aller au delà. Quand on est en haut d’une rampe de 4 mètres et qu’on se dit qu’on ne pourra jamais la descendre, c’est là qu’intervient le fameux concept du dépassement de soi. S’affranchir des limites du raisonnable et sa conscience, ce n’est pas donné à tout le monde mais c’est ce qui caractérise le rider.
« J’y arriverai jamais » me dit l’élève. Et je lui répond que « c’est justement pour ça que tu vas le faire » ! Cette mentalité permet aussi d’avoir confiance en soi dans tout ce qu’on entreprend. Lors de décisions importantes, le gars se rappellera qu’il a osé descendre cette rampe qu’il jugeait « impossible » quelques minutes avant. Ça permet de s’affirmer et d’oser tout affronter dans la vie. Je ne pense pas qu’on trouve le même concept philosophique dans le foot ou le badminton…
Le BMX est un des rares sports où on peut développer sa créativité.
Un sport qui récompense avant tout le coté artistique. L’originalité passe avant la performance et la réussite et c’est assez rare dans le sport pour être souligné. Un rider créatif sera mieux noté et respecté car il a osé prendre le risque d’innover. Chaque rider pro a son propre style et bien souvent ses propres figures qu’on reconnait en quelques secondes. Pas de tendances à respecter car le but est de se démarquer au contraire. Les copieurs ne sont pas très bien vus dans ce milieu. En pro seulement évidemment car quand on débute, il est normal de s’identifier à une idole et de copier ses tricks. Laisser parler l’artiste qui sommeille en vous et les juges vous en seront reconnaissants.
Le BMX fait partie d’une communauté, soudée et mondiale.
Peut-être un peu fermée pour certains mais le BMX est avant tout une famille. Qu’elle soit plus ou moins hermétique, vous ferez obligatoirement partie d’une communauté internationale et donc vous aurez des potes partout dans le monde pour partager votre passion et parler de choses que le commun des mortels ne peut pas comprendre. Plus les sensations sont fortes et plus ça rassemble les gens qui les ont vécus ensemble.
Etre respecté par tous
Et croyez-moi, même si j’apprécie beaucoup les autres sports urbains, il existe une différence d’appréciation entre d’une part le skate & le BMX et de l’autre, la trottinette, le roller ou le snakeboard… Le BMX est un des plus anciens sports de glisse donc il est plus que légitime dans cet univers et de par sa dangerosité et son engagement, il est forcément très respecté. De plus c’est un des plus beaux sports qui existent (en toute objectivité bien sur) car voir un vélo évoluer et tourner dans tous les sens, ça reste très esthétique et spectaculaire.
Un corps de rêve ?
Le BMX se pratique tout en gainage et en contraction, ce qui fait que ça développe considérablement la musculature. Le résultat est que riders sont souvent bien foutus et musclés comme il faut. Ça permet de rester en forme mais aussi d’avoir un corps de rêve, c’est toujours ça de pris !
Un sport accessible à tous
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le BMX est aussi un sport pour les filles. Elles sont de plus en plus présentes dans les skateparks et sur les aires de flat et certaines dépassent de loin les hommes sur leur propre terrain (je pense à Aude Cassagne par exemple). Voici la preuve avec le contest women au FISE 2018 :
Vous allez voir du pays.
Le ride favorise considérablement les voyages et ça permet de découvrir pas mal de pays ou de régions. Car les contests, road trip et shows à l’étranger font très souvent partie du quotidien du rider.
Le vélo, c’est écolo
Oui, parce qu’avant d’être un jouet pour réaliser des performances ou des délires, le bike est avant tout un moyen de transport. Et le vélo est reconnu comme un moyen de déplacement très écologique car à part les poignées et les pneus, il n’y a pas beaucoup de pièces qui s’usent donc c’est un plus pour la planète niveau pollution. Le seul hic est que vous devez le démonter pour voyager (à l’inverse du skate ou du roller) mais ça permet d’être bon en mécanique aussi, ce qui peut servir parfois…
Vous avez décidé de faire du BMX, de devenir riche, beau et célèbre. Je comprends tout à fait et je ne peux pas vous en vouloir car personnellement ça fait plus de trente ans que je suis derrière ce guidon et je peux en parler en connaissance de cause. Alors oui ça favorise considérablement les rencontres (et je ne parle pas que des filles…) et donc les aventures et péripéties en tout genre mais si vous vous en donnez les moyens alors vous allez vivre des choses fantastiques, croyez-moi.