J’ai pris le pari de remplacer toutes les pièces en acier ou cr-mo (de son vrai nom le chromolybdène 4130) par du titane, de l’aluminium ou du plastique pour avoir un BMX ultra light. Et honnêtement, là je suis arrivé au bout du délire et je ne vois pas comment on pourrait faire plus léger. J’ai même remplacé les chambres à air par des Tubolito en plastique pour gagner 200 grammes (60€ les deux).
Je précise toutefois que cet article est destiné aux riders qui ont un certain pouvoir d’achat et aux flatlanders purs et durs avec un peu d’expérience. Car évidemment, plus le vélo est léger et plus il est cher.
Sur ce bike que vous voyez en photo, il n’y a plus de cromo du tout. Le vélo pèse dans les 6 kg, avec une fourche, un guidon, un pédalier et toutes les vis en titane, un cadre et une tige de selle en aluminium, des pegs et roulements en plastique et une optimisation de chaque pièce au gramme près.
Je ne suis pas allé vers le carbone car le gain de poids est équivalent au titane tout en étant beaucoup moins esthétique selon moi.
À noter que ce genre de délire n’est pas accessible à tous et n’intéressera pas tout le monde non plus. Déjà parce qu’il y a plus de 4 000 € de matos dans ce bike et tout le monde ne peut pas se permettre une telle folie. Par contre, je préviens tout de suite que si ce vélo était utilisé en street par un bonhomme de 90 kg, il sera réduit en miettes en quelques minutes !
BMX Ares « Game Changer » en alu
La première question est de se demander pourquoi ? Pourquoi acheter une pièce 5 fois son prix pour gagner quelques centaines de grammes ?
Pour la plupart des riders qui ont des problèmes de dos, soit quasiment tous les flatlanders du monde, et aussi ceux qui ont moins de force comme les jeunes de moins de 15 ans et qui, par conséquent, ne peuvent pas soulever un BMX de 14 kg.
Alors vous allez me dire que tout ça c’est un peu débile et qu’on peut aussi rider avec un vélo lourd et même qu’on y gagnerait en inertie. Ce qui n’est pas faux du tout. Et je rajouterai même que j’ai gagné un championnat de France en Pro avec un BMX de 18 kg il y a plus de 20 ans !
Mais depuis j’ai eu deux lumbagos et j’ai décidé d’alléger mon bike. Et comme j’ai la chance de bien gagner ma vie, je peux me faire plaisir et pousser le délire jusqu’au bout.
L’intérêt d’un bike très léger, soit moins de 9 kg, c’est qu’on ne force pas pour faire les tricks. On en est même à se demander parfois si on a un vélo entre les mains tellement on a du mal à le sentir. Mais quand on approche la cinquantaine, on a moins envie de forcer, juste envie de rider et kiffer.
Rider un bike en titane est un luxe, c’est certain. Un peu comme conduire une Ferrari, ce n’est pas accessible à tous mais un réel plaisir. Beaucoup moins de contraintes car le vélo est une plume donc tout passe à la perfection sans le moindre effort.
Comme je le dis souvent à mes élèves (je suis prof de BMX à Paris et Levallois) : qu’on soit débutant ou pro, la première chose qu’on demande à un BMX, c’est qu’il soit léger, donc plus maniable et plus facile à manoeuvrer. Que ce soit un débutant de 8 ou 9 ans qui pèse 30 kg ou un vieux rider comme moi de 49 ans, on veut pouvoir soulever le bike sans se briser les reins.
Et pour ceux qui s’intéressent un peu à l’actu du flat, le titane est extrêmement à la mode depuis quelques années. On pourrait se dire qu’un cadre à 2000€ ou une fourche à 600€, ça repousserait un peu les gens mais au contraire, ça cartonne. La marque du champion espagnol Viki Gomez (Viking bike) ou la marque du prodige canadien Jean-William Prevost (FEC) surfent sur cette tendance du titane avec succès.
À noter cependant que l’aluminium est plus léger que le titane tout en étant beaucoup moins cher. On peut trouver des guidons de race en alu à moins de 50€ et 350gr alors qu’un guidon en titane coutera dans les 500€ et pèsera minimum 450gr. Si vous n’êtes pas trop bourrin ou trop lourd, l’alu est une très bonne alternative. Même si les tubes et les soudures sont plus épais.
La différence au niveau du ride est aussi que l’alu est plus rigide que le chromoly tandis que le titane est très flexible donc ça change un peu la façon de rider.
On peut pousser le délire avec des pegs en plastique ou fibre de verre à moins de 60gr la pièce et les roulements de pédalier en téflon qui font gagner 20 gr mais ça ne changera quasiment rien quand vous êtes sur le vélo. Là c’est juste dans la tête que ça se passe car sous la barre des 7 kg, on ne sait plus si on a un vélo ou une trottinette sous les pieds.
Le phénomène de l’ultra light n’est pas nouveau et je me souviens qu’il y a 20, on faisait déjà des cadres et fourches en alu et on s’amusait déjà à percer des trous dans les pegs ou la selle façon gruyère ! Et comme tout ce beau monde a grandi et a un certain pouvoir d’achat maintenant, on peut se permettre de se payer du titane ou du carbone.
L’avantage du titane et de l’aluminium en plus du poids est que ces matériaux ne rouillent pas, contrairement à l’acier même s’il peuvent durer moins longtemps car l’alu par exemple, se fatigue un peu plus vite que les autres et résiste moins bien au temps qui passe.
Le chromoly 4130 (un alliage avec de l’acier et un peu d’alu) restera toujours le matériau de base des cadres, fourches et guidon en BMX et VTT et ça ne changera jamais car c’est le meilleur compromis poids/qualité/prix et aussi souplesse/rigidité mais la tendance du titane est assez forte et si vous en avez les moyens, alors ça permet de passer dans une autre dimension. Un ride plus léger et aérien avec parfois la désagréable sensation ne ne pas savoir où se trouve le bike quand il est dans le dos ou en train de tourner mais au final le grand kiff de rider sans effort ou se casser le dos.
Et puis le titane n’a pas besoin d’être peint car sa couleur naturelle, ce brut aux lueurs légèrement dorées, est de toute beauté et d’une classe incroyable.
Quelques liens utiles si vous voulez optimiser votre BMX :
https://vikingbmx.com
https://www.igibmx.com
https://rncbmx.com
http://aresbikes.com
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