Entretien avec Marie Martinod

La double vice-championne olympique en ski halfpipe s’est confiée à nous avec comme souvent avec Marie, des révélations et du franc parler.

Âgée de 33 ans et maman d’une petite fille de 8 ans, Marie Martinod est montée sur la seconde marche du podium aux Jeux Olympiques de Pyeongchang en Corée du Sud, quatre ans après sa médaille d’argent aux JO de Sochi. Par ailleurs vainqueur des X Games en 2017, la rideuse de La Plagne est une figure du ski freestyle halfpipe et aujourd’hui, elle revient sur cette médaille olympique amplement méritée dans cette longue interview. Et puis on a aussi parlé football…

– Marie, à froid, que peux-tu nous dire sur cette médaille d’argent olympique et sur les coulisses des JO que tu n’as encore jamais dit ou dévoilé ?
Je n’ai pas de gros scoop à vous filer, messieurs, je suis désolée (rires). Les Jeux sont relativement transparents, ça se passe à peu près comme ce que les gens l’imaginent. Ca reste une compète normale, même si beaucoup de disciplines sont mélangées… Et puis moi, je ne suis pas très potins !

– Quelles images gardes-tu en tête de ces Jeux de Pyeongchang ?
Plusieurs, car j’ai vécu ces Jeux en trois temps. Il y a eu une période où ils avaient commencé et j’étais encore chez moi, une période où j’y étais et une période où je suis rentrée alors qu’ils n’étaient pas encore finis. Concernant la première période, je garde en tête deux images vraiment marquantes. Celle de la cérémonie d’ouverture, avec le fait de voir défiler les deux Corées ensemble, c’était vraiment chouette. Je m’étais quand même bien intéressée à la situation géopolitique tout au long de l’année. Même si ça ne règle pas le problème et que ce n’est pas une déclaration de paix, le fait de les voir défiler ensemble était une jolie image. J’imagine les familles qui sont séparées à cause d’une pauvre frontière qui n’est pas censée exister… Cela devait être agréablement surprenant pour elles de voir ce défilé commun.
La deuxième image que je garde est que le compteur de médailles a été débloqué super vite grâce à Perrine (Laffont, championne olympique en ski de bosses, ndlr) et c’était assez cool de voir cette minette faire son ski et tenir la pression jusqu’au bout. C’était un dimanche, c’était chouette, on était tranquilles en famille… J’étais sur le départ, je volais le lendemain, mais c’était trop cool de se dire : « ça commence, et ça commence bien quoi ! » Ca donne envie d’y aller !
Sur place, tu rentres dans une espèce de bulle, de concentration, de gestion de tout. Il y a cette impression que c’est par tous les petits détails que tu vas arriver au but. Cela passe par le choix de ce que je vais manger à la cantine, pour être sûre d’être en forme, à la gestion du sommeil suite au décalage horaire… Des petits trucs de mémé un peu ! Genre bien prendre ma mélatonine avant de dormir, mettre ma petite huile essentielle à la camomille que m’a prêté ma copine de chambre, une fondeuse… C’est con hein !
Je pense que ça fait vraiment partie de la réussite, ça sort des courses habituelles où tu ne vas pas aussi loin du tout dans la préparation. Ca permet de s’occuper, de remplir tes journées à faire attention aux détails.
En rentrant, je prends l’avion le jour où les garçons de ma discipline courent, Kevin (Kevin Rolland, ndlr) et Toto (Thomas Krief), je n’ai donc aucune idée de ce qu’il se passe. J’arrive en France, dés que l’on est à proximité de Paris je suis une vilaine et j’enlève mon mode avion, je chope la 3G alors que l’on n’a pas encore atterri et je vois l’hécatombe… Je suis très très triste du coup en me posant, c’est le truc qui te met bien à plat quoi…   C’était un retour un peu bizarre. Tu es attendue, tu as des médias à faire et ils sont bien évidemment tous très contents pour toi, et toi intérieurement tu te dis : « ohlàlà ça ne s’est pas du tout bien passé pour les garçons »… C’est mon équipe, c’est mon team, donc c’était un événement marquant !

– Ta fille Mélirose t’as dit avant la compète : « Tu vas toutes les défoncer ! » On dirait qu’elle a su trouver les mots !
(Rires) En fait, c’est un truc qu’elle m’a sorti aux X Games avant les Jeux Olympiques de Sochi, elle devait avoir quatre ans… Elle se lève un matin, elle vient dans mon lit, elle me regarde et me dit, avec la voix de la gamine qui vient de se lever : « Maman, tu vas tous les défoncer ! » Ca m’avait fait mourir de rire ! Je me suis dit que je ne devais vraiment pas bien m’exprimer pour qu’elle me sorte un truc comme ça… En même temps c’est une éponge, elle avait compris l’esprit de compète. Cette année, je lui ai demandé si elle ne voulait pas me ressortir sa petite phrase, du coup elle me l’a sortie à toutes les courses avant les Jeux…
Avant que je parte à Pyeongchang, la maîtresse a fait faire à toute la classe un Calendrier de l’Avent, chaque élève avait sa photo avec en-dessous, un petit mot écrit. Je m’en lisais quelqu’uns tous les matins, dans mon petit rituel dont je te parlais tout à l’heure. J’avais gardé le sien pour le jour des finales, et puis finalement ma famille est venue me rejoindre, ils ne devaient pas venir à la base. Le premier jour des entraînements, je me suis dit que j’allais quand même lire ce qu’elle m’avait écrit. Je soulève, et là je lis : «  Tu vas toutes les défoncer ! » Je ne m’y attendais pas… J’ai trouvé ça trop génial !

Flying back home

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– C’est un peu grâce à elle, du coup, que tu as eu cette médaille…
Oui certainement, mais sur du long terme car tu te motives vraiment différemment en ayant des enfants. D’autant plus lorsque tu pars trois semaines, tu sais que tu ne vas pas la voir et que tu vas rater des trucs. Cela pousse à s’entraîner dur ! Je fais tout ça pour eux et certainement pour elle aussi, c’est sûr qu’elle fait partie intégrante de ma réussite sportive.

– As-tu pensé à elle pendant ton run, en te disant que tu faisais ça pour elle ?
Non, ça ne va pas aussi loin quand même… Je fais un sport qui est « dangereux », qui est engagé et qui nécessite que je sois ultra-concentrée sur ce que j’ai à faire techniquement. Même si cela paraît un peu couler de source, et tant mieux car cela veut dire que je les fais bien. J’ai six tricks à réaliser, c’est quand même un gros boulot, je dois penser à toutes mes sorties et transitions, à comment faire ces tricks… Une fois dans le pipe, toute cette concentration s’efface pour laisser juste place au plaisir. C’est vraiment un gros kiff personnel. Mais avant de dropper, je suis obligée de me répéter sans cesse les points techniques, car le moindre petit oubli se paie cash !

Pas encore trouvé les mots alors voilà les images !

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– Tu étais la doyenne de ces Jeux en ski hafpipe et tu as bien fait la nique aux jeunettes. C’est une fierté pour toi d’avoir prouvé qu’à 33 ans, tu restes hyper compétitive ?
Ouais, je représentais une génération de skieurs avec qui j’ai grandi lorsque j’étais ado, et qui aujourd’hui sont devenus pour la plupart coachs, juges ou prep mental. Ils sont donc toujours dans l’industrie, je les croise régulièrement mais je suis un peu la dernière qui fait encore des pirouettes… C’est cool pour notre génération car on a créé ce sport, on l’a fait grandir et ils sont tous très contents de voir encore quelqu’un avec qui s’apparenter, qui fait encore ça une dernière fois et qui performe.

– Y a t-il une petite déception de ne pas avoir raflé l’or à Pyeongchang, ou es-tu satisfaite de l’argent ?
J’étais tellement concentrée dans la technique que je ne pensais pas du tout au résultat, à la médaille… Après le deuxième run, j’étais ultra-ravie car j’avais réussi à poser le run que je voulais, avec ce fameux 1080 que je n’avais encore jamais réussi à poser en compète. Je m’étais blessée avant de partir aux Jeux sur ce tricks-là, je n’en avais pas relancé à l’entraînement car il ne fallait pas que je tombe sur les fesses ! J’avais le coccyx pété, il ne fallait vraiment pas que je pose un cul… A Pyeongchang, je le lance, je me sens trop bien en l’air, je le pose et je comprends que j’ai réussi le run que je rêvais de réaliser aux Jeux Olympiques ! Tu te prends une espèce de bouffée de fierté très mal placée, tu te dis que tu en as bien chié…
Le troisième run était vraiment bien parti, j’étais plus haute sans avoir perdu le timing, et finalement je ne mets pas assez de rotation sur mon flair et je tombe. Je ne me pose pas trop la question de savoir ce que ça aurait pu donner, derrière j’ai le 1000 et j’aurais pu tomber aussi, ce n’est pas un tricks que je maîtrisais vraiment à 100%. Je vis l’instant présent… Ce n’est même pas dit que si j’avais réussi ce tricks, cela m’aurait placé devant Cassie (Sharpe, la championne olympique, ndlr). Elle est tombée aussi et elle aurait pu ne pas tomber, il lui restait sans doute une autre figure qu’elle n’avait pas tenté jusque-là…
J’aime bien le classement car il reflète quand même bien la saison en entier, cela fait un beau podium. Parfois il y a des faits de course, tu as l’impression que c’est injuste, et là je trouve qu’on a fait un joli podium, qui est dans l’ordre.

– Tu as pris une première fois ta retraite en 2007, on le sait, puis tu es revenue. Qu’est-ce qui nous dit que tu ne vas pas nous refaire le coup, en 2028 par exemple ?
Eh bien l’état global de mon dos, de mes genoux, de ma tête… Je pense que j’ai poussé le truc, je sens que c’est le moment de ne plus faire ça. A un moment tu ne peux pas repousser les limites « plus que plus ». J’ai géré la prise de risques, ça ne s’est pas trop mal passé pour moi, j’ai de la chance mais je n’ai pas du tout envie qu’il m’arrive des choses graves… Je sens que c’est le moment.

– Tu as pourtant prouvé que tu étais encore capable de gagner des choses, tu pars au top mais tu pourrais peut-être continuer encore plusieurs années…
Peut-être, c’est possible mais je ne le ferais pas pour les bonnes raisons. Si je faisais ça, je le ferais car j’ai acquis un statut, c’est sympa car j’ai aujourd’hui plus de facilités à mettre en place des choses, à obtenir des avantages pour m’entraîner et voyager. Je le ferais car remporter une Coupe du monde, c’est ramener 10 000 € à la maison… Et, tu vois, ce ne sont pas du tout des bonnes raisons. Ce serait me fourvoyer… Je pense que j’ai donné un beau ski aux Jeux, c’est certainement le plus beau ski que j’ai réussi à faire de toute ma vie, même à l’entraînement. J’ai atteint mon but personnel, donc après il faut trouver la motivation pour y retourner, quand tu as l’impression que tu as réussi à produire ton maximum… Je ne trouverai pas la motivation pour les bonnes raisons, et puis j’ai envie de faire autre chose ! C’est la fin de quelque chose mais c’est aussi le début d’une autre aventure, je me fais confiance là-dessus et jusque-là ça m’a plutôt bien réussi.

– Que comptes-tu faire désormais ? Rester dans le sport et le ski ? Faire un deuxième enfant ?
J’ai des projets perso, celui-là en fait clairement partie… J’ai également des projets professionnels, à court terme je suis déjà dedans. Je suis en train d’organiser un event indoor qui s’appelle le White Festival, qui aura lieu à Albertville à la Halle Olympique au mois de novembre. Le concept est de faire un snowpark à l’intérieur de la salle, avec des gradins tout autour. Cela va ressembler au concept d’une compète de motocross FMX. Même principe, les riders vont arriver de l’extérieur de la salle par de grandes portes, normalement faites pour livrer du matos. On installe des leashs, espèces de mini-téléskis ultra-rapides. Les riders vont rentrer dans la salle à environ 70 km/h, tomber sur les modules et faire des sauts, des rails…
C’est un de mes projets de transition, l’idée est de mettre un pied dans l’évènementiel, ce que j’avais déjà fait à Tignes en organisant deux fois de suite les Air Ladies. Le White Festival est novateur, cela va arriver très vite donc je suis un peu au taquet là-dessus !
Ce n’est qu’une petite partie des idées que je veux mettre en place, mais celle-ci est concrète, pour le reste il n’y a que de petites pierres de posées… Je n’ai pas du tout décidé de la suite encore.

– Tes sponsors t-ont t-ils mis un peu la pression pour que tu continues ?
Non pas du tout ! Tu sais, mes sponsors sont un peu différents aujourd’hui de ce qu’ils étaient à la grande époque du sponsoring. Mes partenaires techniques, les gens qui font mes skis, ma marque de masques… ne sont que des gens avec qui j’ai une relation de confiance. On s’est serré la main, on s’est dit : « allez on y va » mais il n’y a pas d’argent, pas d’obligations. Ce sont des gens qui ont bien compris mon parcours et la fin de mon parcours, ils savaient il y a deux ans que l’idée était d’aller jusqu’aux Jeux, et qu’après ce serait certainement terminé. Ils sont encore dans l’état d’esprit : « c’est trop cool, on a réussi », je vais essayer de les faire surfer sur cette vague le plus possible. Ce sont des marques qui ont eu une super visibilité alors qu’elles sont inconnues… C’est génial !
Financièrement, mon sponsor principal est le magasin Leclerc qui a ouvert ses portes en bas de chez moi, leur boss est quelqu’un avec qui il y a eu un super feeling. Je l’ai mis en avant lors de son installation, mais notre relation va bien au-delà d’une relation de sponsoring. C’est une relation humaine, on a vécu ce projet olympique ensemble et il sait que je n’aurai pas pu le faire sans lui. Il comprend très bien qui je suis, la femme que je suis et mon envie de faire autre chose. Donc non, pas du tout de pression là-dessus, c’est cool !

– Si ta fille te dit un jour qu’elle veut devenir skieuse pro, que lui répondras-tu ?
Je lui répondrai qu’il n’y a pas de souci, que c’est super cool, que c’est un beau projet mais que ça ne tombe pas du ciel. Tout comme n’importe quelle envie… Si elle me disait un matin qu’elle souhaite devenir vétérinaire au fin fond de l’Afrique, je lui répondrais la même chose : il faut travailler à l’école. Je n’ai vraiment pas envie de la pousser dans une activité, je la pousse simplement à être curieuse mais elle a bien compris le truc désormais, elle est curieuse de nature… Cela lui permettra de ne pas se limiter dans ses choix, je la soutiendrai toujours et serai toujours là pour l’aider. Mais je ne veux surtout pas être la mère qui est dans l’attente de la réussite de sa fille… Je lui dirai : « Tu veux faire du freestyle ? Très bien, je vais t’inscrire au club des sports », comme tous les gamins qui commencent et qui ont le rêve de devenir des champions.

– Peux-tu nous rappeler ce qui t’as poussé vers le halfpipe ?
Toute petite, j’ai vécu les Jeux d’Albertville, mes parents étaient vraiment potes avec toute l’équipe de ski de bosses et de saut acrobatique : Olivier Allamand (médaillé d’argent aux JO en ski de bosses, ndlr), Edgar Grospiron (champion olympique en ski de bosses), Candice Gilg… J’ai connu l’univers des Coupes du monde très très jeune, et je me suis dit : « je veux devenir une championne, je veux remporter des médailles, monter sur les podiums ». Mes parents m’ont inscrite au club des sports et j’ai donc fait du ski de bosses et des sauts avant de me mettre au pipe.
C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Greg Guenet, qui est devenu le coach du club des sports et qui m’a vraiment tout appris.  Concernant le pipe, il s’est trouvé que La Plagne a été précurseur à cette époque, ils ont construit un pipe, je devais avoir 15-16 ans. Il n’y en avait pas d’autre en France ! Les X Games naissaient, il y avait un engouement pour ces nouvelles disciplines… Et nous, on avait un pipe à disposition tous les jours ! On faisait une heure de bosses et hop, on filait au pipe, parce que c’était marrant, parce que Greg trouvait que c’était important que l’on essaie plein de trucs pour être de bons skieurs.


Cette mouvance américaine s’est finalement imposée chez nous, les marques qui ont commencé à faire du ski freestyle n’étaient que des marques françaises : Salomon, Rossignol, Dynastar…
Les Ricains sont venus chez nous, or j’étais l’une des seules nénettes à faire du freestyle et je m’en sortais bien. Je me suis donc fait très vite mettre le grappin dessus par des sponsors, puis j’ai participé à l’US Open et à d’autres courses où j’ai enfin rencontré d’autres filles qui pratiquaient aussi le freestyle. C’était parti…
Tout vient donc du fait qu’à mes 15 ans, il y a eu un pipe à La Plagne. Et c’est bien le problème d’aujourd’hui, il n’y a plus de jeune qui fait du pipe en compète, il n’y a pas de relève car il n’y a plus de pipe nulle part !  C’est terrible, aller motiver une station à faire un halfpipe est hyper compliqué, ça coûte tellement cher… Effectivement, ils ont des problèmes de sécurité qui les emmerdent, car quand tu as des gars qui viennent de Paris, qui ne sont pas prêts et qui veulent se balancer là-dedans… C’est compliqué.   Les pipes sont énormes, ceux que l’on ride, nous, font 7m de haut. Mettre un gamin de 5 ans dedans est donc difficile ! Quand j’étais gamine, les pipe étaient plus petits, il faisaient 5m…  Il faudrait deux pipes : un pipe pour les débutants et les enfants, un pipe pour les personnes expérimentées, donc cela voudrait dire le double d’investissements, c’est monstrueux.

– En dehors de La Plagne, quels sont les snowparks que tu conseillerais ?
Vu que je suis en contrat avec la Plagne, c’est un peu compliqué de vous dire qu’il faut aller skier ailleurs (rires). Il y a un autre endroit intéressant, et juste un seul en fait : Méribel. Il y a toujours un pipe qui est relativement bien entretenu, donc qui n’est pas dangereux, et un park super bien placé, qui a une belle exposition avec des tables bien faites, des rails, une progression… Il y a certainement d’autres endroits mais qui sont situés plus loin de chez moi, je n’ai donc pas l’occasion d’y aller.
Au niveau des parks, ça joue le jeu, les stations ont compris que les gens s’amusent bien, ils les créent donc. Le pipe est une autre paire de manches, il n’y a que Méribel qui entretient un pipe tout l’hiver.
Dans le monde, il y a des pipe magnifiques, principalement en Amérique du Nord. Dans le Colorado, toutes les stations ont des parks car les montagnes sont un peu pourries, il faut que les gens y trouvent leur compte. La culture freestyle est quand même bien plus ancrée chez eux, c’est donc la guéguerre entre stations à celle qui aura le plus beau park, car cela attirera les riders et améliorera l’image de la station.
Après, je pense qu’il y a des parks bien cools dans des zones où je ne suis pas allée, comme le Japon. Je sais qu’il y a des cool spots là-bas, comme en Nouvelle-Zélande, mais là il faut y aller en été pour nous…


– Pratiques-tu d’autres sports en dehors du ski freestyle ?
Depuis toute gamine, je fais beaucoup de ski nautique l’été. En compète bien sûr, vous imaginez bien… Il y a une dizaine d’années, on a acheté un bateau et je suis donc bien branchée wakeboard/wakeskate/wakesurf. C’est tranquille, ça te permet de prendre l’apéro et d’aller faire un tour de wakesurf après, tu ne risques pas grand-chose, ça me convient bien (rires).

– Comme Jésus, tu prends ta retraite à 33 ans…
Ouais c’est stylé quand même ! Je vais voir à quelle sauce je vais renaître, à quelle sauce je vais ressusciter…

– Quels seront tes objectifs sur ta dernière compète, mi-mars à Tignes ?
J’ai réattaqué la muscu, histoire de dire qu’il me reste deux semaines et qu’il faut que j’arrive en forme. Je suis courbaturée à un point que c’est difficile pour moi de m’asseoir sur le WC (rires)… J’espère que le pipe sera joli, que l’on va être placées dans de bonnes conditions et qu’il y aura du monde en bas, pour faire une jolie fête du freestyle ! Ce sera ma dernière course, ça va être difficile de rester concentrée et de ne pas tomber dans une espèce de pré-nostalgie. Je pense que je vais avoir encore un bout boulot mental, pour rester dedans et ne pas chouiner en haut du pipe, en mode « c’est ma dernière ». Je veux vraiment la vivre comme si c’était une compète de plus, qui est sympa car elle est en fin de saison et qu’il y aura plein de gens qu’on aime en bas du pipe. On verra les résultats, ça va être cool !

Officiellement #maplagne !!!

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– Tu as évoqué à plusieurs reprises ta préparation mentale, peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?
Je vois un prép mental sur Albertville qui s’appelle Eric Pession. On me l’a présenté six mois avant les Jeux de Sochi, on a bien accroché et je me suis dit que cela pouvait être intéressant de travailler aussi un peu ma tête. Après tout, je me prépare de toutes les manières possible… Il se trouve que c’est l’une des clés de ma réussite, vraiment. Il y a des périodes où je le vois plus souvent que d’autres. On ne parle pas uniquement de ski ou de compétitions, mais de mon équilibre de vie en règle générale. Pour aborder de grosses échéances comme ça, il faut être vraiment posé et centré, pas uniquement focalisé sur l’entraînement. C’est un réconfort, je lui dis comment j’aborde le truc, comment je vis le truc et il confirme très souvent que je suis dans le bon move, ça me suffit à me dire que je suis prête !

– Finalement, tu n’as qu’un seul défaut, c’est d’être supportrice du PSG !
(Rires) Aujourd’hui, il y a quand même gros match ! Ben ouais, mais en fait j’ai rencontré Max, mon mari, qui est de Vendée mais qui était fan du PSG depuis gamin, dans les années 90. J’ai commencé à suivre le football car sinon tu te sens complètement exclue… Forcément, j’ai maté plus de matchs de Paris que des autres, et j’ai commencé à kiffer les joueurs et à m’identifier à ce club-là. Avec mes résultats sportifs, cela a été plus facile d’aller au Parc des Princes, j’étais triomphante ! Ce jour où tu récupères des places en carré VIP et que tu emmènes ton mec qui est fan depuis ses 3 ans, au Parc pour un gros match… Ce jour-là, tu triomphes ! Ensuite, le Qatar est rentré dans l’histoire, il y a depuis des joueurs de folie, tu vois des beaux gestes… Tu fais abstraction de l’argent et tu essaies de rester focalisée sur le sport, et tu kiffes ! Mais voilà, ce n’est pas de ma faute (rires)…