Le célèbre prodige du surf français vient de signer chez Reef et nous en avons profité pour lui poser quelques questions au passage.
Kyllian est largement reconnu comme le futur du surf européen: à seulement 12 ans il dépasse toutes les attentes. Bien qu’étant jeune sa puissance et son style sur le rail sont remarquables comme le montre la vidéo « Living Swell » retraçant son dernier voyage qu’il a passé à surfer, des Mentawaï aux Maldives, en passant par l’Australie.
Présentation
Je m’appelle Kyllian Guerin, j’ai 12 ans. Ma passion c’est le surf, j’ai commencé à 4 ans et depuis je voyage beaucoup grâce à ça !
Qu’est-ce qui t’as plu dans le surf ? Pourquoi ce sport ?
Quand j’étais petit, mon père m’a mis au surf et j’ai tout de suite aimé la sensation de glisser sur les vagues et puis ça se passe sur une plage et ça c’est cool aussi !
Quelle image tu as du surf aujourd’hui ? Ça représente quoi pour toi ?
Le surf, ça représente d’abord du plaisir et toujours de l’aventure. Après, bien sur, c’est devenu un peu plus structuré avec l’âge parce que les pratiquants sont aussi des athlètes mais pour moi, ça représente surtout l’aventure, la famille, le voyage et le plaisir.
Tu te sens un peu différents des autres enfants ? Ça te soûle pas qu’on dise de toi tout le temps que tu es un prodige ?
Je vais pas dire que ça me soûle car c’est plutôt cool mais sinon oui, je me sens un peu différent des autres car un enfant normal va à l’école, fait ses devoirs et le lendemain il repart à l’école. Moi, je vais surfer le matin, je fais l’école à la maison et souvent je pars en voyage le lendemain ! C’est sur que j’ai pas une vie normale.
Et quand tu es à l’école ou ailleurs, tu le dis que es surfeur pro avec quasiment une vie de star ?
Non, je le dis pas vraiment. Si on me pose la question, je le dis mais sinon c’est pas moi qui vais arriver et dire que je fais du surf à haut niveau et tout ça.
On peut parler de ton frère qui a 5 ans ? Est-ce que tu as envie qu’il prenne le même chemin ?
Je veux pas le forcer mais là il part plus dans le chemin du skate en ce moment. Heureusement, c’est pas le snowboard parce que la neige et le surf, c’est un peu trop différent mais il fait un peu de tout et à son âge, on pense pas vraiment à ça. C’est sur que si un jour on pouvait faire un heat ensemble au WCT, je serais bien content mais c’est pas moi qui le forcerais.
Kyllian GuerinSi je comprends bien, le surf chez vous, c’est une affaire de famille. Car ton papa est très actif dans ta carrière de surfeur.
Mon papa a aussi eu une belle carrière et sa vie a été mouvementée. Il a fait de l’équitation à 13 ans et vers 17 ans, il avait un niveau professionnel puis il est allé dans la glisse. Il a fait du snowboard à haut niveau et plus tard il s’est mis au surf. Il a tout de suite adoré ça et il a commencé à voyager pour pouvoir surfer à la cool. Et forcément quand je suis né, il m’a mis direct dans l’eau ! Aujourd’hui il aide aussi ma mère qui a une marque de bijoux sinon c’est quand même un multi-papa car c’est mon coach, mon prof, mon manager, un peu de tout en fait. Mais ça reste quand même mon père et je l’aime bien. On s’amuse énormément ensemble en voyageant.
Justement, tu reviens d’un gros trip autour du monde là. Tu peux nous en parler ?
Oui, cet hiver j’ai beaucoup bougé. Déjà le Costa Rica comme tous les ans car j’y vais depuis que je suis tout petit. Et ensuite on est allé en Australie, c’était la seconde fois pour moi puis on est parti dans les îles Mentawai en Indonésie. Trois semaines plus tard, je suis reparti une semaine aux Maldives. C’est le premier hiver où je voyage autant. J’ai vraiment aimé l’Australie car la vie là-bas est plus cool, c’est une autre attitude. Après les Mentawaii, je pourrais pas y vivre tout le temps mais y aller de temps en temps c’est cool. On vit sur un bateau et on surfe les meilleures vagues du monde ! Je suis allé aux Maldives avec un pote qui est aussi surfeur pro, Leonardo Fioravanti, un des meilleurs de son âge (17 ans). On est bon copains car il habite aussi à Hossegor et donc on y est allé ensemble. Si je devais choisir un pays, ce serait avant tout le Costa Rica car j’adore ce pays, c’est un peu mon pays de cœur et ensuite je dirais l’Australie.
Je me suis un peu renseigné sur toi et tout le monde me dit que tu es plutôt freesurf alors qu’on lit beaucoup que tu rêves d’intégrer le WCT. Donc plutôt compète ou pas alors ?
Si tu poses la question à n’importe quel surfeur, ils te diront tous qu’ils préfèrent le freesurf car tu n’as pas la pression même s’il y a plus de monde à l’eau. C’est sur que j’aime le freesurf mais j’aimerais bien atteindre le world tour parce que c’est le rêve de tout surfeur en fait. Et même si t’as la pression, ça te permet de surfer les meilleures vagues du monde à 4 ou 2 à l’eau donc c’est vraiment très cool. Donc oui, j’aime le freesurf mais je veux surtout être surfeur pro et surfeur de gros aussi.
Ok donc niveau contest, t’en es où aujourd’hui ?
Depuis que je suis petit, je fais beaucoup de contests mais comme j’ai beaucoup voyagé ces derniers temps, j’en ai fait un peu moins. Et mon père ne me met pas forcément la pression non plus donc si il y en a une à faire, je la fais et là j’ai des petites compètes locales qui arrivent mais j’aimerais beaucoup faire la Skull Candy pro en Australie. Et s’il y a une grosse compétition en Californie aussi j’aimerais bien la faire.
Et pour les compétitions, tu t’entraînes à des gros tricks ?
Les jeunes font beaucoup de « airs » mais mes coachs me disent que faire un « air reverse » à 11 ans ou à 17 ans, ça change pas grand chose à part que tu vas scorer plus tôt. Et mon père me dit aussi qu’il vaut mieux gagner la finale du Grom search à 17 ans que gagner une petite compète locale à 12 ans. Pour le moment, je ne m’entraîne pas vraiment à des gros tricks. Je bosse sur des tricks qui marcheront quand j’aurais 15 ou 16 ans et qui me permettront de scorer dans le futur.
Et t’as une idée de ce que tu veux faire plus tard ? Surfeur j’imagine ?
Déjà mon objectif est d’atteindre le WCT avant 17 ans et j’aimerais aussi être surfeur de gros et quand j’aurais 40 ans, je pense que j’aurais fini ma carrière sauf si je fais comme Kelly Slater. Sûrement qu’il sera encore sur le circuit à 50 ans lui. À son âge, j’aimerais bien être coach pour des enfants sinon, je sais pas trop. Profiter de la vie en tout cas.
Mais de toute façon, tu veux rester dans le surf ?
Oui c’est sur, je resterai dans le surf.
Et à part le surf, d’autres passions ?
Non, pas vraiment. J’aime bien faire les commerces, un peu de shopping quoi.
Mais quand tu ne surfes pas, tu fais quoi ?
Je suis avec mes copains.
Ok très bien. Tu as des modèles ou des idoles dans le surf ?
J’aime beaucoup de surfeurs mais j’ai pas forcément d’idoles. Un que je préfère c’est Mick Fanning car il est très fort en compétition mais c’est pas lui qui fera un gros air reverse alors que John John Florence ou Kelly Slater sont plutôt l’inverse. Il faut avoir un surf complet donc j’essaye de prendre le meilleur de chacun et j’aime bien ces surfeurs là et aussi Gabriel Medina.
Niveau sponsor, ça se passe comment pour toi ?
Mon sponsor majeur qui me suis depuis 6 ans, c’est Rip Curl sinon j’ai aussi Smith Optics et là je suis passé chez Reef et j’ai aussi EQ, Xsorries, Fcs et Gorilla, voilà c’est déjà pas mal.
Fais gaffe quand même avec Reef, qu’ils ne t’envoient pas un calendrier…
Sinon, quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui débute le surf ?
Qu’il se mette pas la pression. Qu’il commence à la cool et surtout qu’il n’aille pas chercher les plus grosses vagues au début, ça ne sert à rien. Ensuite il faut se faire aider et pas hésiter à demander quelques conseils.
Un message pour les internautes ?
Le surf, c’est la belle vie. Les voyages, les pays chauds, la mer, l’océan donc n’hésitez pas à regarder des vidéos de surf, ça devrait vous plaire. En tout cas, moi j’adore et j’espère que vous aussi !
Des personnes à remercier ?
Mes sponsors, ma famille (mon père, ma mère, mon frère) et mes coaches.
Photos : Alexandre Lesbats