L’Histoire de la Highline

La version extrême de la slackline.

Le but est toujours le même, arpenter et se déplacer sur une sangle molle mais ce coup-ci, en altitude pour ajouter un peu de piment et de sensations fortes. La highline apporte une dose supplémentaire de risque, de danger et de peur en plus de l’équilibre pour ces funambules des temps modernes.

«A mes yeux, la highline, c’est le mélange entre entre sport individuel et sport collectif. Le côté individuel c’est quand tu es seul sur ta ligne et que tu marches au-dessus du vide. C’est le kiff de la concentration, d’être dans le vide, à un endroit où personne ne pourra jamais aller.»
Antony Newton, slackliner

«En highline, tu expérimentes l’état de flow, celui que tous les sportifs veulent atteindre, la perfection corps et esprit, le moment de grâce. On se trouve dans des situations si difficiles en hauteur qu’on se met dans des états addictifs. Comme les yogis » (interview Ablock.fr, 16 janvier 2020)
Louise Lenoble, slacklineuse

Histoire

Apparue dans les années 1980, la highline consiste à se déplacer sur une sangle molle tendue et instable, au-dessus de 5 mètres de hauteur. Sport physique et ayant une dimension mentale très importante, la highline apparaît comme une évolution du funambulisme, et de la slackline.
La première traversée complète avec une highline a été recensée le 13 juillet 1985, lorsque Scott Balcom marcha sur une sangle en nylon mesurant 17m de longueur, tendue à 888m du sol. Il franchit alors le Lost Arrow Spire, au Yosemite (Californie).
Cette discipline ne cesse depuis de se développer, grâce à l’évolution du matériel de sécurité, des sangles, ou même des techniques de marche.
Dérivée de la slackline, la highline a plusieurs pratiques cousines, telles que la trickline (sangle courte et extrêmement tendue, l’objectif du « slacker » étant de réussir des figures), la jumpline (variante dans laquelle l’athlète va chercher à réaliser des sauts acrobatiques), la speedline (la course de vitesse), la longline (comme son nom l’indique, elle permettra de parcourir des longues distances), ou encore la waterline (la slackline étant tendue au-dessus de l’eau).
Activité pratiquée notamment en haute montagne, ce funambulisme de l’extrême est notoirement connu des grimpeurs qui y voient un excellent entraînement physique et mental. Appel à la créativité, la highline est synonyme de liberté, d’évasion, de bien-être et de dépassement de soi. Une philosophie de vie résumée en un mot : «slacklife ».
Cocorico, la France compte parmi les meilleures nations au monde, notamment en highline et en longline (grâce à Nathan Paulin, Théo Sanson, Lucas Milliard, Antony Newton ou encore Louise Lenoble) !

 

En chiffres

2000
En juillet 2019, la Canadienne Mia Roblet (23 ans) et l’Allemand Lukas Irmler ont battu le record du monde de la plus longue slackline, mesurant 2 kilomètres de long et suspendue à plus de 200m de haut. Une performance réalisée à Asbestos (Québec, Canada) lors du Slackfest, et qui imposait pour être validée de ne pas faire de pause et de ne pas tomber…

600 000
Un film documentaire est sorti en 2011, réalisé par Sébastien Montaz : « I believe I can Fly – Flight of the Frenchies », avec notamment Tancrède Melet et Julien Millot. Un court-métrage faisant la part belle à la highline, et vite devenu viral. Il totalise ainsi plus de 600 000 vues sur Youtube.

Grands Noms

Nathan Paulin
Slackliner français spécialiste de la highline, Nathan Paulin est né en 1994. Solide athlète puisque mesurant 1m97, ce Haut-Savoyard débute la slackline en 2011. A son actif, le record du monde de longline (601m en novembre 2014, associé à Théo Sanson, à Toussieux (69)). En avril 2016, Nathan Paulin marche avec le Tchèque Danny Mensik durant 1020m au-dessus du vide (à 600m de haut), dans les Alpes-Maritimes. Pulvérisant par la même occasion le précédent record du monde, établi à 495m ! Pour l’anecdote, Nathan Paulin accomplira en 1h13 cette traversée en highline, Mensik mettant 40 minutes supplémentaires.  Le 9 juin 2017, le Français se sublime encore avec une traversée en highline de 1662m à 300m de hauteur, dans le cirque de Navacelles, avec Lucas Milliard et Pablo Signoret.
A noter que Nathan Paulin a également battu, le 9 décembre 2017 à l’occasion du Téléthon, le record de la plus longue traversée en milieu urbain. Il parcourut ainsi sur une highline les 670m séparant la Tour Eiffel du Trocadéro, à plus de 60m du sol.

Alexander Shulz
Né en 1991, l’Allemand Alexander Shulz a battu de nombreux records du monde de highline, waterline et longline dans sa carrière, souvent dans des endroits à couper le souffle. Il évolua ainsi sur une slackline longue de 260m… au-dessus du volcan actif Mount Yasur (Vanuatu), en avril 2020 ! Shulz débuta sa carrière d’athlète professionnel en 2011, en marchant sur une waterline de 140m de long, près de Salzbourg. Depuis, le jeune Allemand a établi une flopée de « World Firsts », telle que cette traversée longue de 375m (et haute de 100m) à Yangshuo, en Chine, le 19 novembre 2014. Alexander Shulz figure désormais en bonne place dans le grand livre d’histoire de la highline, et c’est plus que mérité !

Andy Lewis
Légende vivante de la highline, « Sketchy Andy » est né le 7 octobre 1986 à Santa Rosa, Californie. Andy Lewis est célèbre pour avoir à plusieurs reprises repoussé les limites de la highline, de l’escalade et du base jump. Multiple champion du monde de trickline, le funambule américain a vu sa popularité exploser après un show à la mi-temps du Superbowl 2012. Andy Lewis a battu en juillet 2014 à Bangkok le record du monde en highline en milieu urbain, en marchant sur une sangle longue de 169 mètres. En mars 2014, il a réalisé l’exploit de traverser un câble entre deux montgolfières à 1 200m d’altitude, nouveau record du monde de hauteur en highline. Andy Lewis a par ailleurs réalisé de nombreux « free solo », parcourant sa highline pieds nus sans le moindre équipement de sécurité…

Tancrède Melet
Co-créateur du collectif des Flying Frenchies et pionnier de la highline en France, le funambule Tancrède Melet (né le 4 février 1983 et décédé le 5 janvier 2016) fut l’auteur de nombreux exploits dans cette discipline. A son actif notamment, de la highline entre deux montgolfières (2014) entre deux cabines de téléphérique (« Petit Bus Rouge », de Sébastien Montaz, 2013) ou encore l’ouverture d’une highline à 4000m d’altitude, en hiver à la Dent du Géant (Massif du Mont-Blanc, 2010). Il est décédé dans un accident de montgolfière, dans la Drôme, laissant le milieu de la montagne inconsolable.

 

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