NECROPOLIS, riding nocturne et confiné

Robin Bourhis nous dit tout sur ce projet insolite.

« Lorsque nous avons eu l’idée de réaliser ce projet vidéo, nous ne savions pas vraiment exactement dans quoi nous nous engagions, mais nous voulions quelque chose d’original et de différent de ce que nous voyons au quotidien dans le monde du BMX.

Nous avons profité du confinement et des différents couvre-feux pour entreprendre l’environnement urbain d’une manière différente. L’absence de personnes dans les rues a attiré notre attention et nous avons pensé que nous pourrions produire quelque chose qui sort de l’ordinaire. C’est alors que nous avons eu l’idée de nous habiller avec des pantalons, tee-shirts et cagoule de couleur blanche de façon à être facilement visibles dans l’obscurité. Dès le début, nous savions que le concept était relativement atypique, voir un peu tiré par les cheveux, mais nous avons décidé de voir où cela nous mènerait ».

« Le concept est basé sur une ville sans restaurant, sans bar, sans personne… une ville sans vie nocturne. D’où le titre « Necropolis », qui vient du grec ancien pour « ville des morts ». Nous avons pensé que cela correspondait parfaitement à la situation que nous traversions à ce moment là.

Le tournage de ce projet était loin d’être idéal… Nous avons dû faire face à des températures froides, des confinements, des couvre-feux, la police… Nous savions que ce projet n’allait pas être de tout repos. Pendant les premières semaines de tournage juste avant la mise en place du couvre-feu, nous avons construit quelques modules, afin de reproduire un semblant de Skatepark avec des palettes en bois dans un entrepôt abandonné à Bourron-Marlotte.

Ensuite, nous sommes allés « rouler » dans un ancien bassin de rétention d’eau en plein milieu des champs aux alentours de Fontainebleau en Seine-et-Marne et enfin, nous nous sommes rendus à Sens dans l’Yonne pour rouler un « half pipe » mythique.

Nous avons essayé de profiter de chaque endroit « unique » que nous avions dans un rayon relativement restreint.
Peu de temps après, le couvre-feu et le confinement ont été mis en place. Pour continuer à filmer en toute légalité, nous avions besoin d’attestations professionnelles pour justifier nos déplacements à des heures où tout le monde était censé rester à la maison.
Heureusement, nous avons pu en bénéficier grâce à nos sponsors. Nous avons donc commencé à filmer à Paris quand la météo nous le permettait et lorsque nous n’avions pas trop de travail avec les études (Ryoma est en école de création digitale et Robin, en école d’ingénieur).
Nous n’avions pas vraiment de soirée de tournage type car cela dépendait véritablement des spots que nous rencontrions mais il n’était pas rare que nous finissions de tourner vers 3h du matin, avec des températures négatives. Concernant, les contrôles de police, ils étaient aussi assez fréquents. En moyenne, nous nous faisions contrôlés 2 à 3 fois par soirée de tournage mais à chaque fois, nous étions en règles grâce aux attestations professionnelles.

Cependant, être dehors après le couvre-feu n’était pas la seule difficulté, nous devions rouler sous des températures parfois négatives et nous occuper de l’éclairage. En effet, la plupart du temps, nous n’étions que deux : l’un filmait pendant que l’autre roulait et vice-versa. Néanmoins, les endroits à la campagne n’étaient pas du tout éclairés et nous devions amener un générateur avec nous pour éclairer la zone de tourage. A Paris, nous ne pouvions pas transporter le groupe électrogène car nous étions uniquement en vélo et c’est également très bruyant. Nous avons donc investi dans des lumières de chantiers portables. Finalement, les couvre-feux ont pris fin et il était beaucoup plus facile de filmer avec d’autres amis. Depuis le début de ce projet, nous avions en tête de filmer des plans où nous faisions du vélo ensemble mais pour ce faire, nous avions besoin de quelqu’un d’autre pour s’occuper du filming et de l’éclairage.

Cette vidéo a pris du temps car, en plus de faire du BMX, nous étudions tous les deux, et nous avons parfois dû nous concentrer un peu plus sur nos études. Mais après un an, nous avons réussi à produire une vidéo dont nous sommes très fiers. De plus, ce projet nous tient vraiment à cœur car nous avons tout produit (scénario, riding, tournage, montage, musique…) ».

Photos de Antoine Petek

Riders : Ryoma Quenot et Robin Bourhis
Montage : Ryoma Quenot
Musique/ Prod : Mura Saki (Akira Quenot) 

 

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