Né le 3 septembre 1986 à San Diego avec une malformation cardiaque, la tétralogie de Fallot, Shaun White s’est forgé très tôt un tempérament de guerrier. Sans doute dû à ses deux opérations subies avant l’âge de un an.. Shaun White apprend à se battre face aux vicissitudes de l’existence, et les sports extrêmes seront son exutoire. A la clé, une rafale de médailles aux X Games et deux titres olympiques, en snowboard. Pourtant, rien ne prédisposait l’Américain à briller dans cette discipline.
Né donc à San Diego, la ville la plus ensoleillée de tous les Etats-Unis, Shaun débute par le skateboard, dans le sillage de son frère aîné Jesse, en vrai « beach boy ». Les pérégrinations familiales dans les montagnes de San Bernardino (Californie du sud) vont inciter Shaun à se mettre à un nouveau sport : le snow. Celui que l’on ne surnomme pas encore « Flying Tomato » (la Tomate Volante) débute en effet le snowboard à l’âge de six ans. Et en vrai prodige de la glisse, il ne va pas tarder à se faire un nom dans le milieu…
A tel point qu’à 7 ans, il est déjà un athlète sponsorisé, en l’occurence par Oakley et Burton ! Il participe à ses premiers X Games en 2000, alors qu’il n’est âgé que de 13 ans, se classant 15e de l’épreuve du superPipe. L’histoire est en marche… Médaillé d’argent des «X » 2002 en slopestyle et SuperPipe, Shaun White vit sa première consécration en 2003, à 16 ans. Le rider US décroche ainsi deux breloques en or aux X Games d’Aspen, et est le premier athlète à participer à la fois à l’édition Summer (6e en skate) et Winter, puis à gagner les deux éditions. Le polyvalent Shaun White devient une star des sports extrêmes, de même qu’une impressionnante machine à gagner. De 2002 à 2015, White collectionne ainsi les victoires et podiums aux « X »d’été et d’hiver : 23 médailles au total, dont 15 en or !
« Quand j’étais môme, je divisais le monde des snowboardeurs en deux catégories. D’abord ceux qui attaquaient, qui mettaient tout ce qu’ils avaient dans le ventre dans les tricks, la technique, l’approche physique. Ensuite, ceux qui misaient tout sur le style, la coolness, le flow presque à l’outrance. Et moi, j’ai toujours pris ici et là. Je peux adorer une figure technique incroyable d’un gars et le style casual d’un autre. Mon talent est, je crois, de pouvoir m’inspirer de tout et créer des greffes. Faire un grab à la façon d’untel mais avec l’aisance stylistique d’un autre. Et au final, cela crée un style », confia t-il en mai 2017 à Sport & Style. Un style unique, avec sa longue chevelure rousse qui lui vaut aussi le surnom de « Red Zeppelin ». Shaun White replaque des tricks insensés et enflamme les foules. L’enfant de la plage n’en est pourtant qu’aux débuts de son ascension. Son talent va éclater à la face du monde lors d’une autre compétition d’envergure : les Jeux Olympiques d’hiver, l’un des événements sportifs les plus regardés au monde.
En 2006, à Turin, le King du snowboard (alors crédité de 6 médailles d’or aux X) fait honneur à son statut et sa réputation, décrochant le titre olympique en halfpipe à seulement 19 ans, en enchaînant deux 1080° en finale. Il pulvérisa ainsi le record du score le plus élevé de l’histoire des Jeux Olympiques (46,8/50), détenu depuis 2002 par Ross Powers avec 46,1 points.
Shaun White conquiert un nouveau sacre olympique en 2010, à Vancouver (avec une prestation notée à 48.4/50, grâce notamment à un fantastique Double McTwist 1260°), avant de vivre une grosse désillusion aux JO de Sochi 2014. Terminant quatrième de la finale, « Flying Tomato » n’obtiendra pas de troisième couronne d’affilée, ce qui aurait été une première pour un athlète américain, tous sports confondus.
Grand fan de Led Zeppelin (d’où son sobriquet), Shaun White est par ailleurs guitariste dans le groupe de rock californien Bad Things, a joué son propre rôle dans le film « Sexe entre amis » (avec Justin Timberlake et Mila Kunis) et a collaboré avec Ubisoft pour sortir des jeux vidéos de snowboard et skateboard. Mais surtout, Shaun White restera aussi dans l’histoire pour être le seul athlète à avoir réussi un score maximal de 100 points aux Winter X Games de Tignes en 2012…
On lui souhaite désormais de briller lors des JO de 2018, qui seront sans doute ses derniers Jeux… Respect, mister White !