Vibrations Urbaines de Pessac 2017 – BMX

Pour célébrer son vingtième anniversaire, les Vibrations Urbaines de Pessac n’ont pas lésiné sur les moyens.

Un nouveau site avec un plancher en bois tout frais sur lequel un park tout neuf a été posé. Un park qui a pris feu à plusieurs reprises lors des runs, même si ce n’est qu’au sens figuré bien sur.
Chez les amateurs, on a pu admirer sur les modules, un jeune rider âgé de seulement 4 ans qui tapait des bunny hop sur son 12 pouces, trop mimi et ça nous prouve que la relève est déjà dans la place. Le BMX est un sport qui existe depuis plus de 40 ans maintenant donc il n’est pas rare que plusieurs générations de riders se croisent sur le même spot et cet évent de Pessac en est la preuve.

178 riders inscrits avec 5 catégories.
Toujours chez les amateurs, on note un grand retour des tricks d’anthologies. Can-can, indian air, candy bar, nac nac, des figures qui ont marqué l’histoire du bmx des années 80 et qu’on pensait oubliées mais qui reviennent en force cette année aux VU. Ça donne un peu d’originalité sur les runs et les jeunes riders ont largement su en faire preuve à défaut des grosses cascades destinées aux riders plus expérimentés.

Une compétition qui vire au duel entre les meilleurs riders français et un contingent d’adversaires venus de Grande Bretagne pour en découdre sur ce skatepark en bois. Un match France-Angleterre avec du très gros dans chaque camps pour rendre honneur à cette vingtième édition des Vibrations Urbaines.
Un malencontreux hasard du calendrier a fait qu’une bonne partie des pros riders internationaux étaient sur un autre événement en Chine mais il en restait assez pour un spectacle digne de ce nom et le public a pu assister une véritable boucherie en règle.
20 ans de VU et en vingt ans, le BMX a bien évolué.
Surtout qu’en 1997, il était quasiment mort chez nous, submergé par la vague du VTT, mais grâce à des riders passionnés et motivés comme Olivier Morineau qui ont continué d’y croire en organisant des événements pour rassembler les athlètes, notre sport a survécu et aujourd’hui les VU sont devenus l’un des plus gros contests français avec cet esprit authentique qui fait la différence. Une ambiance intimiste, conviviale et chaleureuse dans ce gymnase qui servait de spot pour cet affrontement amical entre ces surdoués du vingt pouces.

Les papys font de la résistance.
Grosse nouveauté cette année, une catégorie pour les plus de 40 ans car les anciens sont encore là et ont toujours leur mot à dire. Et ces types un peu dégarnis que vous avez pu voir dans ce park sont surtout les témoins de la genèse de ce sport car ils ont vu naître et évoluer le BMX et ils sont toujours debout et prêts à en découdre. Dans cette catégorie « old school » celui qui s’est le plus fait remarquer est incontestablement Stéphane Meneau alias « Shogun » pour les intimes. Le genre de gars qui porte ses burnes dans une brouette car il a balancé le tricks le plus chaud du week-end, tout simplement. Un violent tail tap to nose pick sur le sub box ! Difficile de trouver plus engagé sans compter que Shogun a aussi balancé un « ninja drop » depuis ce module haut de plus de cinq mètres ! Les papys ont montré aux jeunes qu’ils en avaient encore sous le pied et c’est pas prêt de s’arrêter même s’ils ont l’âge de votre grand-père !
La catégorie des 30 à 40 ans a pu choquer le public avec le run d’un rider troyen vêtu d’un magnifique borat (les fesses à l’air quoi). Un grand moment qui a marqué cette édition 2017 mais il est temps de passer aux choses sérieuses.

Les speakers sont chauds, les riders aussi, alors c’est parti pour la finale pro.
Une finale franco-anglaise donc avec une tripotée de riders british qui ne sont pas venus pour remplumer les canards comme vous allez pouvoir le constater si vous regardez les vidéos de l’event.
Deux fois quarante-cinq secondes plus un best trick pour faire ses preuves et tous ont donne leur maximum pour offrir au public un moment inoubliable.
On note l’excellente prestation de Cyril Lapoirie qui a mis le feu au park avec un gros front flip des familles, sans aucun doute le plus beau du contest.
Thomas Benedetti aussi a enflammé la foule avec un run à fond de balle. Son 360 condor fackie a dû lui rapporter pas mal de points car il termine sur le podium. Tanguy Labertrande alias Titou nous lui aussi gâté avec un magistral ali whip sur le step box ainsi qu’un double whip de toute beauté.  Quant au troyen Thomas Carrot, il nous a balancé un impressionnant nose pick sur le sub mais son 180 double whip fackie a fait la différence.
On passe à Julian Miranda, un rider très stylé mais surtout le plus clean de ce contest. Le rider de Sauvian a mangé une savonnette avant son run car il n’est pas possible de trouver plus propre que lui sur les tricks et même s’il termine 7ème, il s’est bien distingué avec un superbe front flip condor.  On n’oublie pas de mentionner Maxime Degardin avec un somptueux flair transfert suivi d’un backflip nose pick foot jam qui nous a fait chaud au cœur.
Il faut vous parler aussi d’Oakley Way, un anglais de 17 ans venu combattre les frenchies sur leur terrain avec un gros flip fackie entre autres cascades pour ce jeune rookie. On enchaîne avec Joe Fergusson qui nous offert un 540 barspin mais surtout un incroyable 360 quadruple barspin !
Mais l’anglais qui a brûlé le dance floor, c’est indiscutablement Finlay Ash, âgé de seulement 23 ans, qui a roulé avec une détermination sans faille avec une flopée de tricks dans son catalogue comme le flair whip, 360 double whip mais il a lourdement chuté lors du best trick en tentant un 360 triple whip. Il se relèvera avec un bobo à l’arcade mais il a fait peur à l’assemblée.
Son collègue James Jones, le vainqueur de l’année dernière était également de retour avec son style très aérien et il s’offre une fois de plus la médaille d’or. Son decade barspin aux qualifs a marqué tout le monde mais James est une véritable machine volante. On croirait voir Logan Martin quand il roule mais il est anglais et il a tout fracassé cette année aux VU de Pessac. Son 360 flair fackie avait déjà cloué le bec aux juges mais c’est son best tricks qui nous achevé, un immense 360 whip to whip opposite. Bref le gars était largement au dessus des autres. Une victoire amplement méritée.

Un contest de folie qui est venu clôturer ces 6 jours de glisse, de street art, de hip-hop et de musique dans cette charmante ville de Pessac où nous reviendront encore chaque année pour notre plus grand plaisir.

Photos © JP Lale