Entretien avec Izaïdy Cabral de Pina

Originaire de Nice, Izaïdy est la jeune skateuse qui monte. Avec une 4ème place aux derniers championnats de France, elle gravit les échelons un par un pour se faire une place sur la scène féminine internationale.
Si elle a aimé le skateboard presque instantanément, il n’a pas toujours été évident pour une jeune femme noire de réussir dans un domaine principalement représenté par des hommes blancs. Pourtant, Izaïdy n’a jamais baissé les bras et après avoir rejoint l’agence JNsas pour être conseillée et soutenue dans le développement de sa carrière, elle a rejoint le Club Amour Skate, qui a pour but de découvrir de nouveaux talents tout en contribuant au développement de la discipline à Nice.  Izaïdy est une jeune femme déterminée à briser les idées reçues et à prendre une place à part entière dans le domaine du skateboard, sans demander la permission.
Dernière recrue de la marque Dockers, nous sommes allés à sa rencontre lors d’un bref passage dans la capitale pour en savoir un peu plus sur cette talentueuse et très prometteuse rideuse ultra stylée.

Une petite présentation ?
Je m’appelle Izaïdy Cabral de Pina, j’ai 22 ans et je pratique le skateboard depuis presque 9 ans.

Comment as-tu découvert ce sport ?
Mon neveu pratiquait le skateboard quand j’avais 14 ans et il y a un skatepark qui venait d’ouvrir juste en bas de chez moi. Au début j’y allais pour m’amuser avec des copines et au fur et à mesure, j’ai continué à faire du skate. Et j’ai plus jamais arrêté.

Qu’est-ce qui t’a séduit dans ce sports là justement ?
Je ne saurais pas dire exactement pourquoi mais c’est venu tout naturellement pour moi. J’allais au skatepark pour rigoler un peu en roller au début puis j’ai emprunté le skate de mon neveu pour faire des descentes et m’amuser et au final, j’ai jamais voulu essayer autre chose comme la trottinette ou le BMX.  Juste du skateboard.

Pour toi, quelles qualités et valeurs doit-on avoir pour pratiquer le skate ?
Déjà, il faut être persévérant et ne pas avoir peur des chutes. Mais c’est un peu pour tous les sports de glisse. Faut juste y aller et c’est tout.

Le style, c’est important pour toi ?
Oui énormément. Déjà pour la confiance, ça apporte quelque chose. Si tu te sens bien habillé, tu te sens bien directement. Et aussi, il faut être à l’aise dans tes vêtements quand tu roules. Ce sont les deux choses les plus importantes pour moi.

Comment tu te démarques des autres filles ?
J’ai un style beaucoup plus streetwear pour les vêtements et pour le reste, je sais pas trop ce qui me démarquerait. J’ai du mal à parler de moi même.

C’est ton job aujourd’hui le skate ?
Oui, j’ai des contrats avec des marques qui me permettent d’en vivre. Notamment avec la marque Dockers.

Les compétitions, ça te motive ou ça t’emmerde ?
J’aime bien ça. J’ai toujours été compétitive même quand j’étais dans la danse avant. J’aime tout ce qui est battle, concours, etc. Quand j’ai commencé le skate, j’ai tout de suite participé à des compétitions, sans aucun stress.

Des projets de contests en préparation là justement ?
Oui les contests régionaux et le championnat de France. Et pour le reste, je suis justement en train de voir comment y participer. Et en dehors des contests, il y a un projet avec Dockers en skate et je suis aussi dans une association qui essaie d’organiser des voyages et des trips en skate.

Et puisqu’on parle de compète, le skate aux Jeux Olympiques, t’en penses-quoi ?
Déjà c’est un truc de ouf ! Je réfléchis en ce moment pour savoir si je pourrais y participer. Et si c’était possible, ce serait avec grand plaisir.

Le meilleur endroit du monde pour skater selon toi (après Nice bien sur) ?
J’ai pas voyagé dans énormément de pays donc pour le moment, je dirais Paris. J’aime bien parce qu’il y a beaucoup de skaters et même de skateuses. À Nice, on est vraiment pas beaucoup. On est trois ou quatre skateuses, pas plus. Quand je viens à Paris, il y a un groupe de filles qui se crée tout de suite et c’est bien mieux pour rider.

Ton meilleur souvenir dans le skate ?
J’ai pas vraiment de meilleur souvenir dans le skate. C’est tout le temps en fait. Tu rencontres toujours de nouvelles personnes et ça te pousse à apprendre de nouveaux tricks. Je suis aussi habituée aux compétitions donc c’est naturel pour moi. J’ai pas un souvenir en particulier.

Des idoles dans le skate ?
Oui j’aime bien le skater américain Kader Sylla. Je m’inspire beaucoup de lui, surtout sa façon de skater et son style vestimentaire.

Pratiques-tu d’autres sports ?
Oui, la danse hip-hop et afro house. J’aime tout ce qui est danse afro.

Un message pour les jeunes rideuses ?
Oui, pour le moment, il n’y en a pas beaucoup parce qu’elles ont peut-être peur du regard des gens ou des moqueries mais elles devraient s’en foutre et se lancer parce qu’elle vont kiffer !

Et un coup de gueule ?
Oui j’ai fait une interview avec Konbini récemment et j’ai eu des commentaires négatifs qui disaient que le niveau féminin en France est nul et des choses comme ça. Du coup, ça m’a pas plu parce qu’ils comparent avec les filles des USA mais en France, on a un très bon niveau au contraire.

Merci à toi 

Photos ©Dockerseurope

 

 

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