Entretien avec Richie Jackson

AVANT D’ÊTRE UN SKATER HORS PAIR, RICHIE JACKSON EST SURTOUT UN ARTISTE AU STYLE INCOMPARABLE.

Un homme hors du temps et des modes. Avec son look à la Salvador Dalí tout droit sorti d’un western spaghetti, Richie Jackson défie les tendances et va même jusqu’à les créer.
Le grand public a découvert ce génie intemporel du skate dans le clip de C2C « Down The Road » mais la communauté du ride connaissait déjà ce rider créatif à l’imagination sans limite.
À l’occasion de sa participation (très remarquée) de l’édition 2016 de la Nuit de la Glisse, nous avons rencontré la star pour un entretien exclusif riche en rebondissements. Après quelques (beaucoup en fait) verres de champagne, il s’est enfin détendu et nous a livré quelques secrets. Ce type est fou mais heureusement qu’il existe.

Salut Richie, tu peux te présenter un peu pour les gens qui ne te connaissent pas ?
Non. Qui ne me connait pas ? Tout le monde sait qui je suis.

Ok je vois le genre. Est ce que tu pourrais nous en dire plus sur ta participation à « La nuit de la glisse » ?
Un jour, un français m’a téléphoné et m’a dit « est ce que tu veux aller à Barcelone pour filmer du skate ? », j’ai dit « ouais ok faisons ca » et donc on l’a fait. Et maintenant on présente le film dans les plus grands cinémas d’Europe. voila ce qu’il s’est passé.

Tu as vu le film ? Qu’est ce que tu en penses ?
C’est très « cinématographique » tu vois ce que je veux dire ? Thierry (Donard) sait comment rendre tout ça incroyable.

Et tu te limites uniquement au skateboard ou tu fais d’autres trucs ?
J’ai une vision étroite, je pense uniquement au skateboard. Je ne me suis même jamais intéressé par quoi que ce soit qui n’est pas du skateboard à part peut-etre la bouffe. Mais non, même ça, ne m’intéresse pas. Le skateboard et respirer, c’est tout.

Et tu rides tous les jours?
Pas vraiment tous les jours, mais dès que je peux.

Et quand tu ne skate pas, tu fais quoi ?
Je pense au skateboard.

Tu as un tricks préféré ?
Mmm… c’est pas vraiment comme ça que ça marche. Je vais avoir un trick préféré pendant une semaine mais pas un trick préféré de tout les temps. En fait, je ne sais pas. C’est trop dur d’en trouver un seul, désolé.

Le style et la créativité sont des choses importantes à tes yeux. D’où te viens ton inspiration ?
Je ne sais pas. C’est pas vraiment à moi de définir ça. Je fais les trucs que j’estime intéressant, c’est tout.

Il y a des gens qui t inspirent ?
Ouais, les gens chelous. Yogi un skater japonais ou William Spencer mais il il y a tellement de bon skaters…

On a vu ta part pour Trasher mag. Elle est assez incroyable. Est-ce que tu penses avoir exploré tous tes cotés psychédéliques ?
Oh et ce n’est que le début, on va en faire une autre. Je bosse sur une nouvelle en ce moment même. Ça ne s’arrête jamais… c’est infini. C’est pour ça que c’est si cool. Limité uniquement par ta propre imagination.

Tu exprimes ton coté créatif uniquement via le skateboard, ou tu le fais aussi d’autres façons ?
Parfois je mets un peu de peinture sur une toile, mais comme je te l’ai dit, je suis le genre de personne obsédée par une seule chose. Quand je fais un truc, je le fais à fond. Donc ouais en fait le skate c’est la seule chose sur laquelle je me concentre à l’heure actuelle.

Un spot préféré?
Les rues de la planète Terre.

On t’a déjà dit que tu ressemblait à Salvatore Dali ?
C’est ce qu’on m’a dit oui, haha.

Pour toi les années 70 sont très importantes?
Oui c’est quand le rock’n roll a atteint la perfection. C’est un fait scientifique pas vrai ?

Evidemment ! Tu sais pas à qui tu parles là !
C’est la décennie où la musique rock est devenue parfaite.

Tu écoutes uniquement de la musique de cette époque ?
J’aime un peu de tout mais la musique d’aujourd’hui est tellement foireuse… je veux dire c’est mort, elle est morte !
De temps à autre, un truc intéressant sort mais ça arrive vraiment pas souvent mec… la musique est vraiment dans un piteux état en ce moment.

Tu préfères rouler en solo ou avec tes potes?
J’aime ce qu’on appelle les « dépression sessions » c’est quand tu roules seul. J’adore vraiment ça. Je travaille sur un truc seul et après je bouge avec le crew pour le filmer. Tu sais quand il faut faire des images, c’est bon avoir aussi l’énergie des autres, mais oui, la plupart du temps je roule solo.

Quels sont tes projets à venir ?
Je bosse sur pas mal de trucs, j’essaye de faire une nouvelle part donc on se verra dans 3 ans quand ce sera fait !

De nos jours, les parts videos sont très importantes pour le sport, pour le skate…
Oh oui !! Filmer une part dans la rue, c’est là où tu évalue un vrai skater. Si tu filmes en park, c’est facile et propre. Si tu ne filmes pas dans la rue, pour moi, ca ne compte pas. Tu dois filmer dans la rue !

Filmer des parts t’ont finalement rendu plus créatif ?
Oui car tu peux avoir une vision du truc et le rendre réel. C’est dur de parler de la crativité parce que l’essence même de la créativité c’est un truc amorphe, informe et rare. Tu ne peux pas vraiment définir ca… du moins pas suffisamment pour en parler.

Des remerciements ?
Non, qu’ils aillent tous se faire foutre.

De toute façon, ils sont tous morts…
Ouais, lol exactement !

Merci à Stephanie Mornand pour la traduction
Photo de Artur Sadovski