Le pro rider français est allé faire un tour aux US, histoire de se frotter à la scène locale.
Et c’est au skatepark Soma, situé à San Francisco que Nathan a décidé d’aller tester la patience et la tolérance des locaux. Un park exclusivement pratiqué en skate et donc quasiment interdit aux riders en trottinette freestyle. Le défi pour notre pro rider originaire de Suresnes, c’est de se faire une place parmi une horde de riders trottinophobes et plutôt réfractaires à cette nouvelle discipline urbaine. D’autant plus qu’en deux jours et deux nuits de tournage, ils n’ont croisé aucun autre rider en trott sur ce park mythique et réputé comme sectaire envers les amateurs de planche à roulettes.
Un challenge relevé haut la main par Nathan Beauregard qui fait plus que se faire admettre et respecter, il se fait même applaudir. Et quand on connait l’aversion des skaters pour la trottinette, c’est une véritable prouesse qu’a réussi notre champion national.
Une vidéo filmée par Iris Motion pour Royal Street, la marque de wear de Nathan. Une belle réalisation qui met en avant cette rivalité qui dure depuis plus de 20 ans, depuis que la trott freestyle existe.
Seul contre tous et loin de faire l’unanimité au départ, Nathan enchaine les tricks et se fraye une lueur de respect au fil des runs devant la horde de sk(h)aters pas toujours enclins à l’objectivité quand il s’agit de la patinette. « Un jouet pour enfant qui n’a rien à faire dans un skatepark« .
Ce n’est pas seulement une planche de skate avec un guidon, la différence est aussi dans la mentalité, la culture, l’histoire et l’évolution. Ça fait beaucoup. Trop pour certains mais le réel souci est avant tout le fait que la trottinette est de loin le sport le plus accessible.
Tout le problème est là, ce sport est assez facile à pratiquer au début et on a tout de suite des résultats et des sensations. À l’inverse du skate, du roller ou du BMX qui demandent des mois d’apprentissage avant de réussir les premiers tricks. Donc forcément, ça attire plus de monde et principalement les plus jeunes.
En principe, les skateparks sont autorisés à partir de 8 ans mais on voit fréquemment des enfants de 3 à 6 ans (qui se promènent dans le park avec une trottinette 3 roues ou pliable) qui sont interdits et même dangereux dans cet endroit où on pratique les sports extrêmes (voir photo en bas). Les parents laissent les enfants dans un skatepark en pensant que c’est un square avec des toboggans différents et surtout sans protections. Ça vire souvent au drame et ça énerve forcément les autres riders qui sont venus s’entrainer et pas faire du baby-sitting. La prolifération de la trott dans les skateparks a été rapide et les skaters ne l’ont pas vu dans bon oeil. La guerre dure depuis des années et si ça se passe bien avec le BMX car ils sont cousins, ça coince carrément avec le skateboard.
Grosse différence de mentalité aussi avec d’une part certains riders qui se la jouent rebelles et anti-conformistes en adoptant une attitude et une personnalité via un sport et de l’autre, juste des gars qui viennent rider et progresser. Donc pas le même objectif à la base et surtout, le gros point noir, c’est que la trott est le dernier arrivé dans l’univers des sports de glisse urbaine donc forcément, le moins aimé et le plus dénigré. De part son coté trop accessible et aussi par l’âge des pratiquants, même si parfois ils envoient du gros, ça ne passe toujours pas.
Il n’y a pas de solution pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau sport débarque dans les parks et à ce moment là, les skaters et trotti-riders s’uniront pour faire face à ce nouvel arrivant. Ou alors mettez-vous tous au BMX et ce sera réglé (et je dis pas ça parce que c’est mon sport 😉).
L’esprit du sport, c’est aussi et surtout le respect, la loyauté, le partage, l’égalité et peut-être la solidarité. Des valeurs que tout le monde ne partage pas apparemment, heureusement que Nathan Beauregard a mis tout le monde d’accord sur ce coup-là.
Tous unis par la même passion, le ride. Voilà le message véhiculé dans la vidéo intitulée « The answer ».
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