Et toi, quelle est ta limite ?
L’idée de cet article m’est venue après avoir demandé à un ami de conduire ma moto. Il m’a répondu de façon claire et définitive « non, je sais pas faire » avant même de savoir si il en était capable. Après tout, conduire une moto est presque aussi facile que de conduire un vélo, c’est juste un peu plus lourd mais il n’y a rien de compliqué. Quand on sait maîtriser une trajectoire en deux-roues, un moteur de 50 kg en plus ne devrait pas être un obstacle en principe. Ça m’a fait sourire mais ça m’a surtout donné à réfléchir car pour moi, cela aurait été un bon défi et l’occasion d’apprendre quelque chose de nouveau.
Le problème vient simplement du fait que cette personne n’avait pas assez confiance en elle, ou plutôt qu’elle s’était fixée une limite qu’elle ne comptait pas dépasser.
Quelle est la différence entre une personne qui réalise un exploit et une autre qui ne le fera jamais ? Simplement qu’à un moment donné, la première personne a pensé qu’elle en était capable tandis que la seconde est persuadée du contraire.
Je pense qu’on a tous des limites que l’on ne souhaite pas dépasser. Certains vivent comme s’ils n’en avaient pas et réussissent mieux que les autres car ils sont allés plus loin. Vivre ses rêves n’est accessible qu’à ceux qui s’en donnent les moyens d’y parvenir.
« On va toujours trop loin pour ceux qui ne vont nulle part », « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait », vous connaissez ces dictions que je reprends souvent dans mes chroniques.
J’ai grandi avec cette vision, celle qui pensait que tout était possible si on sait comment s’y prendre et qu’on y croit. J’ai pu aller assez loin avec cette façon de penser. Prendre tout comme un jeu, un challenge perpétuel.
Certains font des trucs insensés comme sauter du haut d’un toit ou surfer une vague de trente mètres et ils le font uniquement car ils s’en sentent capables sans se demander si c’est possible, dans l’unique but de se dépasser et de progresser sans oublier la bonne dose d’adrénaline qui va bien en guise de motivation.
Il faut parfois savoir se remettre en question pour avancer dans la bonne direction. Trouver ce point de non-retour et le trépasser quand même. La gestion du risque permet souvent de savoir dépasser ses propres limites et sa zone de confort.
Gautier Garanx à Belharra
Qu’elles soient liées à la morale, l’éducation, la philosophie, la génétique ou même la religion, il existe tout un tas de barrières à franchir quand on veut se dépasser et vaincre ses peurs. Certains de mes amis ne veulent pas prendre le risque de tomber donc ne pourront pas progresser dans leur domaine, comme enlever les mains dans une figure de BMX ou FMX par exemple.
Je suis prof de BMX et j’ai des élèves qui me disent parfois que c’est « impossible » quand je leur montre un trick de base, alors que je suis en train de le faire devant leurs yeux et donc leur prouver le contraire. Mais cela veut dire que c’est impossible pour eux , tandis que celui qui ne s’impose pas cette limite, essaiera de franchir les différents obstacles et finira par y arriver. La confiance et la foi en soi représentent 90% du boulot dans l’apprentissage selon moi. Le reste n’est qu’entrainement et persévérance.
Un concept qu’on retrouve souvent dans les sports extrêmes dont l’ADN est principalement de repousser ses fameuses limites donc quand vous jugez que que vous avez atteint ce point et que vous êtes prêt à aller au delà, alors vous savez que vous êtes un vrai rider. Enfin en principe.
Il m’est arrivé ce genre de chose récemment. Je suis resté deux mois bloqué sur une figure sans la moindre progression. Je réussissais tous les autres tricks sauf celui-là. Impossible d’avancer et de vaincre cette satanée barrière. Le blocage complet même après des centaines d’essais. Un vrai mur infranchissable devant moi. J’ai changé quelques pièces de mon vélo, de spot et mon état d’esprit vis à vis de cette figure et deux jours après, je rentrais ce maudit trick. J’ai déplacé mon blocage psychologique sur un problème technique de mon bike et quand c’était réglé, j’ai pu avancer et reprendre confiance en moi pour dépasser ma limite. Une belle leçon que je donne souvent aux autres mais qui n’était pas si facile à s’appliquer à soi-même.
Même l’attrait aux sensations fortes ne parvient pas toujours à faire repousser ses limites. Si on ne peut pas vaincre ses peurs et ses barrières psychologiques, on ne pourra pas avancer et réussir des choses « impossibles ». Par contre, celui qui osera s’affranchir des limites pourra décrocher les étoiles et soulever les montagnes, juste parce qu’il y croit et qu’il s’en sent capable.
Ceux qui osent prendre des risques dans la vie sont aussi souvent ceux qui réussissent professionnellement et personnellement. Entreprendre est une démarche qui demande courage et détermination avec souvent une prise de risque plus ou moins calculée. Faîtes voler en éclat ces saloperies de limites et votre vie changera.
A vous de jouer !
Voir cette publication sur Instagram
Photo du haut : Tom Pages en FMX by Antoine Truchet
