Nikita Ducarroz, de la maladie mentale aux podiums

Imaginez que vous êtes une adolescente souffrant d’une anxiété si grave que vous avez du mal à sortir de chez vous ou entreprendre les tâches les plus simples. Tout cela peut changer lorsqu’un jour, en parcourant YouTube, vous tombez sur une vidéo qui vous offre une porte de sortie, un remède qui vous aide à donner une nouvelle direction à votre vie.

C’est l’histoire de Nikita Ducarroz, qui a découvert le BMX sur internet et, à son tour, a pu ainsi surmonter son anxiété.
Seconde aux Championnats du monde de BMX en 2022 et médaillée aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, on imagine pas que cette Suissesse-Américaine de 26 ans souffre d’une maladie mentale qui l’handicape au plus haut point mais grâce à un travail acharné et sa passion pour le BMX Freestyle, Nikita est aujourd’hui une des meilleures rideuses du monde dans sa discipline.

Voici son histoire
Fille d’un père suisse et d’une mère américaine, Nikita Ducarroz a bénéficié des avantages de la double nationalité et a grandi en Californie du Nord tout en passant ses étés chez ses grands-parents à Genève, en Suisse.
À l’âge de treize ans, Nikita a commencé à souffrir de graves crises d’angoisse, qui l’ont conduite à s’isoler chez elle.
Peu de temps après, c’est en visionnant une vidéo de BMX sur YouTube qu’elle commence à se libérer de l’isolement qu’elle ressentait. Elle économise alors pour s’acheter un vélo et commence à s’entrainer seule dans l’allée de sa maison.
Jour après jour, tricks après tricks, son amour pour ce sport grandit. Finalement, le BMX l’a amenée à faire quelque chose qui l’effrayait au plus haut point : elle fait le grand saut et un jour, elle part rider dans le skatepark de son quartier. Un grand pas vers le dépassement de son anxiété suivi d’une belle carrière dans BMX Freestyle.

Nikita a continué à s’entrainer dur et à développer ses compétences. Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour qu’elle remporte ses premières compétitions, d’abord au niveau local, puis au niveau national, et enfin sur la scène mondiale.
Elle dit qu’elle doit sa vie au BMX : « Le vélo m’a fait sortir de chez moi, aller au skatepark, et finalement monter dans un avion. Il m’a aussi donné une raison de surmonter toutes mes peurs ».

Avant les Jeux olympiques de Tokyo, début 2020, Nikita a réalisé qu’elle devait améliorer son niveau pour faire partie de l’élite mondiale. Elle commence alors à rider dans un park de Caroline du Nord, où elle s’était déjà entraînée avec les meilleurs riders du monde, ce qui s’est avéré être la clé de son succès. Elle décide ensuite de s’installer à plein temps en Caroline du Nord.
Son engagement a été récompensé par une médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 et une seconde place aux Championnats du monde de BMX Freestyle en 2022 à Abu Dhabi.

Lors des grands événements, il est souvent demandé à Nikita si elle est toujours en prise avec ses problèmes de santé. « Oui, mes crises de panique ne font pas partie du passé. Mais elles se sont beaucoup amoindries au fil des ans » , commente-t-elle avec confiance.

Et c’est maintenant à son tour d’aider les autres. Il y a plusieurs années, une vidéo l’a aidée à surmonter ses problèmes de santé mentale. Elle veut maintenant aider les autres à faire de même. C’est dans cette optique qu’elle a créé, avec son ami Patrick Kelly, le compte Instagram MindTricks. Une plateforme qui s’adresse aux athlètes de sports extrêmes sans aucun jugement et juste destiné à discuter des différents défis liés à la santé mentale.
Nikita espère que son histoire et les discussions sur les posts encourageront d’autres personnes à partager leurs propres luttes en matière d’handicap non visible. Le but ultime est de faire comprendre aux gens qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils peuvent tout surmonter.

Crédit photo @juanizurita

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