L’Histoire du BMX

Définition

Le BMX est un vélo renforcé, de petite taille, qui se caractérise par la dimension de ses roues : 20 pouces (50 cm). Il peut évoluer sur de nombreux terrains différents et se décline dans plusieurs disciplines, basées sur la vitesse ou sur des figures. Autrefois appelé « bicross », le BMX s’est fait une place de choix dans le coeur des jeunes et il est devenu en quelques décennies, l’un des loisirs préférés des accros à l’adrénaline et de glisse urbaine. Et s’il est moins pratiqué que ses cousins à roulettes, le BMX est de loin le plus respecté car c’est l’un des sports les plus difficiles qui existent avec un engagement total.

Credit: Andrew White / Athlete: Harry Mills-Wakley

L’histoire

BMX signifie Bicycle Motocross (cross = X en anglais) et cette appellation vient de ses origines.
Tout commence aux Etats-Unis à l’aube des années 70, ce vélo d’un nouveau genre répond aux attentes des jeunes qui rêvent de faire du motocross mais qui n’en ont pas les moyens. La discipline est alors basée sur le modèle du motocross, sous forme de course sur une piste en terre avec des sauts. D’abord avec des vélos plus ou moins appropriés comme le Schwinn Stingray puis Scot Breithaupt créa la marque SE Racing avec le premier vélo conçu uniquement pour la pratique du BMX, même si c’était pour la race au départ.
En une dizaine d’années le BMX va conquérir le monde entier. Le matériel et les compétitions vont se structurer. C’est sous le nom de Bicross que le sport se développe en France au début des années 80.
Les premiers tricks sont arrivés très vite avec le wheeling (roue arrière), les pogos (rebonds), les équilibres ainsi que les sauts dans les bois ou sur des rampes. Le Freestyle est né et on attribue sa paternité à Bob Haro et RL Osborn. En 1983, ce même Bob Haro inventa le tout premier BMX pour le freestyle avec sa marque Haro qui existe encore aujourd’hui.
La race et le free vont évoluer chacun de leur côté, puis le freestyle va lui-même se décliner en de nouvelles disciplines au fil des années comme le park (le rider évolue sur des modules spéciaux dans un skatepark), le flat (figures sur un sol plat), le street (figures dans la rue en utilisant le mobilier urbain) et le dirt (figures sur un champs de bosses en terre). Ces disciplines vont aboutir à des pratiques très spécifiques avec leur propre matériel et leurs propres compétitions.
Après l’âge d’or des années 80 le sport va quasiment disparaitre dans les années 90 avec l’arrivée du VTT et la seconde vague du skate. La première génération de pratiquants a grandi et se trouve d’autres centres d’intérêt. Suite à cette période creuse mais néanmoins active, de nouvelles générations de riders vont apparaitre et se succéder. Le BMX se développe à nouveau dans les années 2000, jusqu’à devenir olympique en Race (2008) puis en Freestyle (2021).
Le BMX est devenu un sport international et même s’il est né aux USA et fortement marqué par cette culture, c’est sur les autres continents qu’on retrouve maintenant les meilleurs riders. L’Asie et principalement le Japon ont révolutionné la pratique du flatland même si les européens restent très influents dans cette discipline. 2021 fut une année importante pour le BMX Français car le parisien Matthias Dandois décrocha un neuvième titre de champion du Monde et également une médaille d’or au championnat d’Europe en BMX Flatland.

Anecdote 1
Le BMX a principalement été popularisé et dévoilé au public du monde entier grâce à un certain Steven Spielberg et son film ET l’extra-terrestre sorti en 1982 qui montrait une bande de teenagers sauvant un alien grâce au BMX.

Anecdote 2
L’année suivante, en 1983, le film australien Le Gang des BMX présentait une jeune femme nommée Nicole Kidman dans l’un de ses premiers rôles au cinéma. L’actrice qui ridait plutôt bien à l’époque a fait une belle carrière internationale par la suite et cela est très certainement dû à ses talents sur un 20 pouces !

Terry Adams at Red Bull Circle of Balance 2022  // Jeff Zielinski / Red Bull Content Pool

Riders de légende

Mat Hoffman
Mathiew Hoffman est considéré comme le meilleur rampe-rider de l’histoire mais c’est surtout une légende du BMX, et le mot est faible car pour lui on devrait même en inventer un autre. Un dieu pourrait-on dire car le condor a plus que quiconque repoussé les limites du possible avec un 20 pouces et a révolutionné quasiment toutes les disciplines de ce petit vélo. Le 1er 900° (deux tours et demi de rotation), c’est lui. Le double whip aussi. Le handrail et les premières figures de street, c’est encore son oeuvre. Mais sa plus grosse révolution reste le back flip (salto arrière), qu’il inaugura en 1990 en France (à Bercy) et marqua d’une pierre blanche l’histoire du bmx par la même occasion. Il détient tous les records, de hauteur ou de ce que vous voudrez mais aussi de blessures parce qu’on fait pas d’omelettes sans casser des œufs. Mais il est encore là et il reste le king de la big malgré toutes ses chutes. Il a également bousculé l’industrie du BMX en investissant dans sa propre marque (Hoffman Bikes) et donné un souffle nouveau en créant des contests devenus mythiques, les Bicycle Stunt Series. Il quitta la compétition lors des Summer X Games de 2002, où il plaça un trick totalement inédit à l’époque : le «no-handed 900». Il fit aussi de nombreuses apparitions dans l’émission Jackass et ride toujours aujourd’hui à l’âge de 49 ans.

Dave Mirra
En suivant le chemin tracé par Mat Hoffman, l’américain Dave Mirra s’est hissé au plus haut niveau en rampe et en park. Surnommé « Miracle Boy » il a également donné son nom à une série de jeux vidéos (Dave Mirra Freestyle BMX) qui ont connu un énorme succès mondial.  Il a été l’athlète le plus titré des X-games, marquant notamment l’histoire avec le 1er double back flip replaqué en compétition en 2000. Après avoir roulé pour les plus grandes marques (Haro, GT, Hoffman Bikes) il crée sa propre marque de BMX, MirraCo en 2007. Il se retire des compétitions de BMX en 2011 après s’être parallèlement consacré avec succès au rallye automobile puis au triathlon. Il décède en 2016.

Kevin Jones
Originaire de York en Pennsylvanie, Kevin Jones n’est pas une star du BMX mais une véritable légende qui a révolutionné la pratique du flatland. Avec son crew (Plywood Hoods), ils ont changé définitivement la donne dans les années 90. Avant cette date, les figures étaient statiques et peu complexes. Les riders se contentaient de rebondir sur une roue, rouler debout sur le guidon ou rester sur place sans les mains. Mais à partir de 1986, ce flatlander américain a commencé à inventer des tricks en roulant et en scuffant (en faisant avancer la roue avec le pied) dans des positions inédites. Celui qu’on surnomme Big Daddy créa la quasi-totalité des figures modernes et donna le ton jusqu’aux années 2000 et encore aujourd’hui, 90% des tricks réalisés par les riders du monde entier sont issus de son imagination.  À partir de 1991, avec le canadien Chase Gouin (une autre grande légende du BMX), ils s’entrainaient plus de dix heures par jour pour apprendre toutes les figures en droitier et gaucher et ainsi pouvoir enchainer toutes les combinaisons de figures possibles et lier n’importe quels tricks entre eux. De nature plutôt timide, il n’a jamais cherché à être le meilleur ou une star, il voulait juste trouver des positions originales sur un vélo et être le premier à les faire. À 54 ans, Kevin demeure le rider le plus emblématique du BMX Flat même s’il a arrêté sa carrière vers les années 2010, il reste le maitre incontesté de la discipline.

 

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